Incompréhension entre courtiers et assureurs autour de l'assurance multirisque professionnelle

contrat d'assurance professionnel

Dépassées sur la question des pertes d’exploitation, les compagnies d’assurance ont décidé de modifier leurs contrats de multirisque professionnelle en novembre. Un revirement qui n’a pas été au goût des courtiers. Ces derniers ont donc envoyé une lettre lapidaire aux assureurs, une complainte à laquelle quelques établissements ont pris soin de répondre.

Pour les assureurs, la couverture des pertes d’exploitation de commerçants et petites entreprises aura été le dilemme de l’année 2020. Ceux qui ont proposé aux professionnels un contrat qui garantit le risque pandémique ont vite déchanté face à l’ampleur de la crise sanitaire et de son impact financier.

Afin d’éviter à nouveau les procès et autres arbitrages auprès du médiateur, plusieurs assurances ont choisi de réécrire le contenu de leur multirisque professionnelle durant l’automne. Ce changement de stratégie provoque l’ire des assurés… et, aussi, des courtiers, mécontents de la politique d’avenants et les méthodes employées par les compagnies pour imposer les nouveaux contrats.

La défense disparate des compagnies d’assurance

En réaction à une lettre lapidaire d’un des principaux syndicats de courtiers, quelques compagnies d’assurance ont tenu à répondre pour justifier leur choix. Dans son courrier, Hiscox France adopte une démarche explicative. La filiale de l’assureur anglais justifie les réécritures de contrat par les contraintes nouvelles qui lui sont imposées sur la question de l’assurance professionnelle.

La firme dément avoir exclu les courtiers des procédures d’avenants et affirme les avoir informés en amont des polices d’assurance affectées par la résiliation contractuelle suivie d’une re-souscription.

Allianz France évoque, elle, des contraintes juridiques qui rendaient nécessaires la modification des contrats pro, présentée comme l’issue la plus logique et bénéfique à la fois pour les clients et pour le groupe. La filiale de l’assureur allemand félicite laconiquement la « compréhension » des courtiers à propos de leurs obligations de mise en conformité.

De son côté, QBE se défend de toute pratique qui brusque les clients. La compagnie dit s’être montrée très compréhensive durant la crise, en acceptant sans rechigner les demandes de renégociation de :

  • primes ;
  • mises en demeure ;
  • reports de préavis.

Elle rassure les courtiers sur son intention de renégocier les contrats au cas par cas, en y incluant systématiquement les intermédiaires.

Aucune exclusion des courtiers dans les renégociations

MMA, une autre grande figure de l’assurance des entreprises, compte aussi parmi les compagnies qui ont répondu aux critiques des courtiers. Et dans son courrier, l’établissement nie catégoriquement avoir écarté les intermédiaires durant le processus d’élaboration des avenants. Son directeur général, Didier Bazzocchi, loue même l’implication de sa compagnie dans les discussions entre assureurs au sujet d’un dénouement bénéfique à l’assurance et aux intermédiaires au sujet des clauses d’exclusion du risque pandémique.

Globalement, toutes les compagnies ne reconnaissent pas avoir ignoré les courtiers dans les démarches d’avenantage. Au contraire, elles affirment s’être montrées conciliantes et prévenantes, en imaginant des solutions qui ménagent les assurés et qui facilitent la tâche aux intermédiaires.

Retour au de page