Plusieurs banques sont à l’affut pour racheter la Société Générale

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La Société Générale semble se trouver au bord du gouffre, sa valeur boursière ne cesse de chuter et bon nombre de banques souhaiteraient en profiter pour la racheter. Mais la situation est très complexe et socialement risquée. En effet, une telle opération risquerait de déclencher une guerre multilatérale entre les différents acteurs du secteur bancaire.

La Société Générale est actuellement sur une pente glissante. Une situation qui semble perdurer depuis de nombreuses années déjà. Son PDG Frédéric Oudéa essaie tant bien que mal d’éviter le naufrage, mais il n’a pas su changer en profondeur le modèle du groupe, un des facteurs à l’origine des difficultés rencontrées par l’enseigne selon des experts dans le domaine bancaire.

D’ailleurs, le groupe au logo rouge et noir, pourtant réputé pour être prêteur de plus d’un milliard d’euros par an sous forme de crédit professionnel, est devenu le plus mal valorisé en Europe. Sa valeur boursière a tellement chuté qu’on pourrait aujourd’hui la racheter pour une bouchée de pain. Cette perspective intéresserait de nombreuses enseignes bancaires.

Vers un rachat ?

Plusieurs acteurs du secteur bancaire étudieraient sérieusement l’idée de racheter la Société Générale. Cette option semble d’autant plus intéressante, puisque la valeur du groupe bancaire français ne s’élève qu’à 10 milliards d’euros et qu’il détient environ 60 millions d’euros de capital.

La banque américaine Morgan Stanley prévoit faire une offre. En effet, cette dernière a indiqué qu’une éventuelle fusion permettrait à la Société Générale de réduire ses couts de 35 %.

L’enseigne bancaire italienne UniCredit pourrait aussi faire une proposition. C’est d’ailleurs le scénario le plus probable, les deux banques ayant toujours été complémentaires. Qui plus est, le patron d’UniCredit, Jean-Pierre Mustier et celui de SG, Frédéric Oudéa, entretiennent d’excellents rapports. Il est également à noter qu’en 2007, on a déjà failli assister au mariage de ces deux banques.

Néanmoins, ce projet ne devrait pas se concrétiser selon certains professionnels du milieu bancaire. Ces derniers indiquent que le patron d’UniCredit redouterait la réaction de BNP Paribas si la banque italienne venait à racheter le groupe au logo rouge et noir. D’ailleurs, BNP Paribas pourrait également se lancer à l’assaut de la Société Générale. Pour rappel, BNP avait déjà essayé de la racheter en 1988 puis en 1999.

Chacun s’observe et reste à l’affut

Malgré les hostilités entre les deux banques et les assauts antérieurs de BNP Paribas, celui-ci ne va pas saisir l’occasion pour racheter sa grande rivale, à en croire un de ses proches. Selon ce dernier :

Les deux banques seraient trop grosses, il faudrait tout affaler avec le risque de perdre des clients et de l’argent.

Qui plus est, cette fusion entrainerait des années de restructuration. Mais l’occasion semble trop belle, et en dépit de ces déclarations, on imagine mal le leader français ne pas passer à l’action si l’opportunité se présente.

Cependant, si ce scénario venait à se produire, Crédit Agricole devrait également avancer ses pions. En effet, la banque mutualiste a toujours redouté que Société Générale se fasse englober par le « parrain du capitalisme français ».

D’ailleurs, c’est Crédit Agricole qui est venu à la rescousse de la banque au logo rouge et noir en 2008 lors de l’affaire Kerviel. À l’époque, la banque « verte » avait donné 14 milliards d’euros de trésorerie à la Société Générale en échange de sa filiale de gestion. En outre, comme le décrypte un professionnel du secteur :

Si UniCredit bouge, BNP Paribas réagira et le Crédit Agricole suivra dans la foulée.

C’est un véritable jeu de tactique, les acteurs concernés s’observent et attendent que l’autre fasse un mouvement avant d’agir. Au final, aucun ne devrait entamer les négociations auprès de Société Générale au risque de déclencher une guerre multilatérale.

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