Dans une note publiée récemment, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a fait part d’une situation quelque peu inquiétante pour les structures entrepreneuriales tricolores. Celle démontrant qu’une période encore plus tumultueuse les attend au tournant pour les mois et années à venir en s’exposant à un risque accru de solvabilité.
Depuis le début de la crise, le crédit professionnel à travers le PGE fait partie des armes principales choisies par le gouvernement pour soutenir les entreprises en difficulté face à l’arrêt ou au ralentissement de leurs activités. Et les résultats sont plutôt encourageants si l’on se réfère à la chute du nombre de défaillances prononcée par la Banque de France.
Mais puisqu’il est essentiellement question d’emprunt, il serait facile de déduire que le poids de la dette a bien fait de se renforcer auprès de ces structures qui, en parallèle, ont essuyé des pertes de revenus non négligeables. Les ingrédients nécessaires pour faire penser à un risque accru en matière de solvabilité selon les analystes de l’OFCE.
Selon une étude récente du cabinet Altares, le nombre de défaillances d’entreprises enregistré au premier trimestre de 2021 est deux fois moins élevé que celui de 2019 sur la même période. Ce qui ramène à penser que les structures entrepreneuriales tricolores ont bien fait de tenir le coup, malgré la crise.
Seulement, les analystes de l’OFCE estiment que ces dernières ne sont pas encore sorties d’affaire en faisant valoir que :
Un certain nombre d’entreprises vont devoir faire face à un risque de solvabilité accru dans les années à venir.
Du moins, dans la mesure où rien n’est fait pour rectifier le tir selon ces experts pensant à la mise en place de nouveaux dispositifs de soutien pour les aider à remonter la pente. Ce qui pourrait bien être le cas si l’on croit le ministre Bruno Le Maire déclarant que :
Je proposerai d’ici quelques semaines un dispositif de concertation et de conciliation, qui doit permettre à toutes les entreprises qui sont en train d’arriver face à ce mur de la dette, de leur proposer une solution sur mesure.
Bruno Le Maire
Mais pour en revenir à la prévision de l’OFCE, l’on se doit de préciser que le choc pourrait être plus important pour le quart du tissu économique en faisant allusion aux filières les plus impactées par la crise. À savoir :
Pour en arriver à ces prévisions aussi inquiétantes, l’OFCE a fait savoir dans son rapport que tous les ingrédients sont réunis pour augmenter le risque.
À commencer par le niveau de l’endettement des entreprises qui a progressé de 12% sur la période de février 2020 à février 2021. Pour illustrer l’étendue du problème, l’organisme a ainsi pris en exemple le poids du PGE en démontrant que ce prêt garanti par l’État pèse 160 milliards d’euros pour ces dernières, alors qu’il ne représente que 10% de l’ensemble de leurs dettes.
Dans la même foulée, l’Office a également mentionné les 26 milliards d’euros et de 3,6 milliards d’euros respectivement liés aux reports de cotisations sociales et fiscaux pour rappeler que ceux-ci sont aussi inscrits dans la facture à régler.
Aussi, l’OFCE a tenu rappelé qu’au terme des deux années de crise, le secteur a essuyé une perte de revenus globale élevée à 89 milliards d’euros pour conclure que :
Le risque est de ne pouvoir honorer toutes ces échéances.