La BPI octroie une aide de 4,7 millions d’euros au Voice Lab

Crédit professionnel

Les assistants vocaux tels que Siri, Google Assistant ou Alexa représentent le futur des interactions entre l’homme et les objets connectés. Ces solutions provenant des GAFAM posent un certain nombre de problèmes aux États et aux entreprises ayant des intérêts différents. Le Voice Lab cherche à se défaire de cette dépendance.

Les commandes vocales se retrouvent partout actuellement. Elles équipent les smartphones dernier cri, les enceintes connectées, les maisons qui utilisent la domotique et même les voitures. Cette technologie offre en effet d’innombrables avantages, dont la :

  • Facilité et le confort d’utilisation ;
  • Réactivité.

Néanmoins, l’offre actuellement disponible est contrôlée par les géants de la tech chinois et américains. Le Voice Lab ambitionne de lancer une solution vocale indépendante pour s’affranchir de l’emprise financière des GAFA et mieux garantir la confidentialité des données privées des utilisateurs. L’association vient d’obtenir une aide de la BPI pour développer sa Data Marketplace de services vocaux.

Rattraper le retard de l’Europe sur les services vocaux

La BPI vient de débloquer 4,7 millions d’euros d’aide – et non de crédit professionnel – à l’association Le Voice Lab. Ce groupe rassemble des entreprises privées et des acteurs institutionnels, dont des laboratoires de recherche et des universités, qui ambitionnent de développer des standards communs et un écosystème indépendant de services vocaux.

Les membres de l’association estiment en effet que la France et l’Europe en général ont accumulé d’énormes retards sur le marché de la voix, un contretemps qui les rend tributaires des solutions proposées par les firmes américaines ou chinoises. Le plan du Voice Lab se déroule en trois étapes clés. D’abord, l’association compte former un corpus en langue française suffisamment large pour optimiser le développement de la technologie de reconnaissance vocale.

Les 100 000 heures de données vocales constituées par le lab seront enrichies par traitement automatique, puis stockées et mutualisées dans des espaces sécurisés. Il est aussi question d’étendre le corpus aux autres langues européennes et internationales. Le Voice Lab prévoit ensuite de créer sa propre plateforme de reconnaissance et sa propre Data Marketplace, pour contrer le quasi-monopole des :

  • BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) ;
  • GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).

Une initiative technologique aux multiples débouchés

Le volume du corpus en langue française sera déterminant dans l’enrichissement et l’entraînement des systèmes de reconnaissance basés sur l’Intelligence Artificielle. Le Voice Lab s’appuiera sur les données en possession de ses membres et l’apport de partenaires industriels et des utilisateurs pour étoffer sa base de données.

Ces données mutualisées seront cruciales dans le développement de modèles de reconnaissance vocale performants, capables d’alimenter des services de transcription automatique et autres produits vocaux. La Data Marketplace créée à partir de ces informations ouvre de nouvelles perspectives aux acteurs étatiques et aux structures privées, dont les intérêts divergent fortement de ceux des BATX et des GAFAM. Cette technologie indépendante permettra notamment de lancer des applications de reconnaissance vocale pour accompagner les personnes atteintes de handicap auditif ou visuel, ou pour lutter contre l’illectronisme.

Le sous-titrage automatique, la veille média et le développement d’assistants vocaux pour enceinte connectée ou pour téléphone sont autant de débouchés offerts par cette nouvelle Data Marketplace. Ce n’est donc pas surprenant si l’initiative du Voice Lab bénéficie du soutien inconditionnel du ministère des Finances et de l’Économie, du Hub France IA et de la DGE.

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