Les inquiétudes autour du mur de dettes des PME prennent du volume

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Auditionnés devant le Sénat, les représentants de la FBF et de la confédération des PME livrent leur impression sur la situation financière des entreprises en ces périodes de Covid-19. Leurs conclusions, quelque peu divergentes, se rejoignent sur un point : les risques autour de la capacité de remboursement du PGE des PME sont réels.

Un an après le déploiement des mesures d’urgence, dont le PGE, pour soutenir les entreprises financièrement durant la crise sanitaire, la FBF et la CPME ont été invitées à faire le point devant la commission des finances du Sénat. Les deux représentants des banques et de la confédération des petites et moyennes entreprises reconnaissent l’utilité et le rôle crucial de ces dispositifs dans la sauvegarde de milliers d’activités en 2020.

La CPME estime cependant que l’État et les banques peuvent et doivent encore mieux faire, vu la situation financière de plus en plus inquiétante des entreprises face au mur de dettes qui arrive.

Un prêt de consolidation pour rembourser les aides spéciales Covid

Début mars, Bruno Le Maire a inauguré le lancement des prêts participatifs assimilés à des quasi-fonds propres et garantis à 30 % par l’État, un autre crédit professionnel pensé pour aider la relance post-Covid des entreprises.

ImportantCe nouveau dispositif est crédité d’une enveloppe de 20 milliards d’euros.

Cette mesure vient en renfort du PGE, du réaménagement du loyer commercial et du report de charges fiscales et sociales, des solutions mises en œuvre par le gouvernement pendant la crise. La CPME accueille favorablement ce énième soutien, mais espère tout de même la mise en place d’une aide encore plus poussée.

Devant le Sénat, François Asselin réclame l’instauration d’un prêt de consolidation qui court sur 10 ans s’il le faut. Ce crédit exceptionnel devrait permettre aux PME de regrouper en un contrat tous les dispositifs dont ils ont bénéficié et éviter ainsi un choc contre le mur de dettes qui se dresse face à elles. Pour accélérer la mise en œuvre de cette mesure, le président de la CPME propose de recourir aux services de commissaires aux comptes et d’experts comptables de confiance. Du côté des élus, des voix s’élèvent pour plafonner le taux d’intérêt du PGE à 1 %, contre 2 à 2,5 % en moyenne actuellement.

Des inquiétudes grandissantes sur le remboursement du PGE

Ces solutions d’urgence, évoquées par les parlementaires et le président de la CPME, sont censées renforcer les capacités de remboursement des entreprises. Lors d’une enquête en interne menée en janvier, la confédération estime qu’environ 100 000 entreprises craignent de ne pas pouvoir rembourser leur PGE. Sachant que 650 000 sociétés ont contracté le prêt, cela représente un taux de défaut potentiel de 16 %. C’est un chiffre nettement plus élevé que les 5 à 7 % annoncés en décembre par Bpifrance et 4,5 à 6 % estimés par la Banque de France.

Pour rassurer les entreprises bénéficiaires, la FBF rappelle que celles qui traversent des difficultés actuellement peuvent demander le report d’un an supplémentaire du remboursement de leur PGE. Cette possibilité a été confirmée en début d’année par le ministre de l’Économie et par les banques. Il se peut d’ailleurs que la durée d’amortissement maximale soit portée à 8 ans, contre 6 ans actuellement.

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