Europcar revient dans la galaxie Volkswagen

 flotte automobile Europcar

12 ans après avoir quitté le giron de Volkswagen, Europcar rejoint à nouveau le groupe allemand, avec la bénédiction de son conseil d’administration. Les deux parties sortent gagnantes de ce rapprochement. D’un côté, le loueur se sort d’une situation financière délicate grâce au sauvetage de VW. Le constructeur, lui, récupère un pilier crucial pour sa nouvelle stratégie de mobilité.

Le projet de rachat d’Europcar par Volkswagen est en cours depuis plusieurs mois. Frappé durement par les stigmates économiques de l’épidémie, le loueur voit ses finances dégringoler dangereusement au point de le mener aux bords de la faillite à l’été 2020. Au pied du mur, la compagnie s’est résolue à prospecter des repreneurs potentiels. Rapidement, la solution VW est apparue comme une évidence. Le groupe allemand connaît bien l’entreprise, puisqu’il en était le propriétaire jusqu’en 2009. Après une première proposition jugée insuffisante, le constructeur dirigé par Herbert Diess convainc le Conseil d’administration d’Europcar avec une seconde offre plus intéressante.

Un retour aux sources profitable pour Volkswagen

Le rachat d’Europcar, réputé sur le Vieux Continent pour sa flotte automobile dédiée à la location, par VW Group ne relève pas vraiment du hasard ni d’une marque de bons sentiments entre deux compagnies qui ont jadis entretenu des liens étroits. Chez Volkswagen, cette opération constitue une réelle opportunité d’asseoir sa nouvelle politique stratégique, où les services mobilité occupent un rôle majeur dans l’avenir. Le constructeur allemand parie notamment sur la diminution progressive de l’utilisation de voitures individuelles en Europe, au profit de la location et de l’autopartage.

En rachetant Europcar, le groupe s’offre ainsi un précieux atout lui permettant de concrétiser ses ambitions. L’opération se révèle également alléchante d’un point de vue financier. Compte tenu de la flotte gérée par Europcar, de sa réputation sur le marché européen et de son expertise métier, son acquisition pour 2,5 milliards d’euros – 2,9 milliards d’euros avec la dette – ressemble à une bonne affaire pour VW. Pour rappel, le loueur était valorisé à 3,3 milliards d’euros lors de sa cession par le constructeur allemand en 2009.

Des actionnaires acquis à la cause du rapprochement

Chez Volkswagen Group, on se félicite de cette prise de contrôle, lors de laquelle l’entreprise n’aura finalement déboursé que quelques centaines de millions d’euros. La cause en est simple : le montage financier a été facilité par l’association de plusieurs compagnies, réunies au sein d’un consortium dirigé par VW. Ce pool d’acheteurs inclut notamment :

  • Le fonds britannique Attestor Limited, l’un des principaux actionnaires d’Europcar Mobility Group ;
  • La société néerlandaise Pon Holdings.

Les autres actionnaires du loueur, dont Marathon, Anchorage et Centerbrige, ont aussi promis d’apporter leurs actions dans l’offre. Le consortium a d’ores et déjà la garantie de récupérer au moins 68 % du capital d’Europcar après l’opération. Selon les plans dévoilés par les parties concernées, le projet d’OPA doit être déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers avant la fin du troisième trimestre 2021. Le transfert de propriété interviendra vers la fin de 2021 ou début 2022.

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