Bruno Le Maire propose un instrument de dette qui devrait permettre à l’Europe de s’assurer un futur prospère et écologique

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La France à travers son ministre des Finances a répondu de sa présence à l’invitation du Portugal pour une conférence européenne à Lisbonne. L’occasion qui a permis à ce représentant tricolore de mettre en exergue une piste qui devrait permettre à l’Europe de renforcer sa position dans la croissance économique et la transition énergétique.

L’économie européenne dans 20 ans face à la montée en force des Américains et des Chinois, les choix stratégiques qui devraient permettre à l’Europe d’y parvenir et la transition énergétique. Ce sont là les principaux sujets débattus lors de la conférence européenne qui s’est déroulée récemment à Lisbonne sous la présidence du Portugal.

Parmi les invités, Bruno Le Maire, ministre français des Finances a profité de l’occasion pour donner son avis sur les voies à suivre pour les Vingt-Sept qui, pour mettre toutes les chances de leur côté, devraient redoubler d’efforts dans les investissements en s’appuyant davantage sur les emprunts communs.

Des défis majeurs à relever

Lors de cette conférence, les participants se sont accordés à dire que l’Europe aurait à relever des défis majeurs pour espérer retrouver sa position en tant qu’acteur clé dans la compétition mondiale en matière de croissance économique et de transition énergétique. Parmi les présents, Bruno Le Maire ne s’est pas retenu pour dire que :

L’Europe est en train de perdre du terrain au profit des États-Unis et de la Chine, elle doit redevenir le continent des grandes inventions et façonner le XXIe siècle.

Bruno Le Maire

Un point de vue partagé par les autres participants étant conscient de la dépendance européenne à des produits essentiels les incitant à reprendre le destin technologique de l’Europe en main en concentrant des efforts :

  • Dans la réinstallation d’industries clés sur le Vieux Continent ;
  • L’accélération de la transition énergétique et de l’engagement d’une neutralité carbone.

D’ambitieux desseins qui requièrent d’énormes capacités financières selon le commissaire Thierry Breton prenant en exemple le projet visant à donner vie à une filière européenne de semi-conducteurs. Celle qui devrait être la plus performante au monde et qui nécessiterait à elle seule un investissement entre 20 à 30 milliards d’euros. Et la liste des desseins nécessitant un budget aussi colossal n’en finit pas selon cet expert pensant au développement de l’intelligence artificielle ou à la production d’hydrogène.

Les efforts doivent être décuplés

Face à ces défis majeurs, les participants à la conférence de Lisbonne se sont laissés convaincre que l’Europe se doit de décupler les efforts si elle veut s’en sortir. Tout cela pour en venir au fait que le plan de relance de 750 milliards d’euros destinés à aider ses pays membres dans la relance est loin d’être suffisants. À l’économiste belge Paul de Grawe de préciser :

Le plan de relance européen est un pas significatif dans cette direction, mais son impact sur le plan macroéconomique reste limité puisqu’il représente un montant de 1,1% du PIB de la zone euro sur la période 2021-2016. Ce n’est pas suffisant pour relever les défis du changement climatique.

Paul de Grawe

La situation est un peu plus claire en prenant en exemple le cas de la France dédiant une enveloppe de près d’un milliard d’euros accessibles à travers un prêt professionnel pour aider l’industrie tricolore à se décarboner. Ce qui est loin du compte puisqu’à elle seule, l’usine sidérurgique de Fos-sur-Mer nécessite 15 à 40 milliards d’euros. La raison incitant Paul de Grawe et Bruno Le Maire à proposer une piste que l’UE pourrait explorer en faisant valoir que :

L’Europe doit donner la priorité absolue à l’investissement public et permettre aux États d’emprunter davantage, y compris s’il faut pour cela abandonner les règles budgétaires actuelles qui sont autant d’obstacles à une telle montée en puissance.

Paul de Grawe

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