Brittany Ferries a obtenu les soutiens financiers nécessaires pour renouveler une partie de sa flotte transmanche. C’est la première bonne nouvelle annoncée par cette compagnie maritime, alors qu’en portant un regard sur sa santé financière, tout porte à croire qu’elle s’est enfoncée au fond du gouffre à cause de la crise sanitaire.
Aussi concernées par les mesures de restrictions et les fermetures de frontières, les compagnies maritimes sont nombreuses à subir de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire mettant au ralenti ou en suspens leurs activités.
Brittany Ferries n’a pas échappé à cette règle pour inciter le CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle) à surveiller de près sa situation financière démontrant des signes préoccupants depuis des mois.
Une mauvaise posture qui ne l’empêche cependant pas à se projeter dans le futur en se lançant dans un projet d’investissement visant à renouveler une partie de sa flotte transmanche. Un ambitieux dessein désormais possible, grâce à de généreux investisseurs.
En tant que compagnie maritime, Brittany Ferries relie la Bretagne et la Normandie au sud de l’Angleterre et évolue également sur les eaux de l’Espagne et de l’Irlande. Soit, autant de lignes qui, en temps normal, permettent à l’entreprise de générer un chiffre d’affaires annuel de 469 millions d’euros en prenant en exemple la période d’exercice de 2019.
Une belle prouesse pour l’enseigne qui a vu ce chiffre réduit de moitié en 2020 en s’établissant à 202,4 millions d’euros pour ainsi dire que la crise sanitaire ne l’a pas épargné en mettant ses activités au ralenti et faisant progresser ses dettes à hauteur de 200 millions d’euros.
Inutile de préciser que l’épidémie du covid-19 a mis Brittany Ferries dans une situation quelque peu inquiétante qui ne l’empêche cependant pas à se préparer pour la reprise en notant que dans un contexte de réouverture, la société préfère limiter ses prévisions à 350 000 passagers sur le transmanche pour la saison 2021. Ce qui est loin du compte une fois comparé aux 2 millions de personnes enregistrées en période d’avant crise.
Mais il ne s’agit là que d’un détail par rapport à sa nouvelle commande visant à se procurer deux ferries (propulsés au GNL et à l’électricité) qui seraient opérationnels dans deux ans et demi selon ses projections visant à remplacer ses deux navires âgés de plus de 30 ans, le « Bretagne » et le « Normandie ».
Avec une dette supplémentaire de 200 millions d’euros et un chiffre d’affaires réduit de moitié, il serait difficile de croire que cette compagnie maritime puisse disposer de la trésorerie nécessaire pour construire deux navires de 194,7 mètres chacun en Chine. Mais ce serait faute de le croire puisque telle une assurance professionnelle, des investisseurs ont bien voulu servir de couverture à Brittany Ferries en mettant la main à leur portefeuille.
À commencer par les Régions Bretagne et Normandie élevant leur part à 220 millions d’euros en espérant en contrepartie un loyer qui sera versé à leurs principaux actionnaires, Somabret et Somanor.
D’un autre côté, l’entreprise a aussi trouvé soutien auprès de Stena Ro Ro, grâce à un contrat d’affrètement indiquant que ce groupe suédois prendra en charge l’acquisition de ces ferries. À un responsable de chez Brittany Ferries d’ajouter :
L’exploitation des navires se fera les 4 premières années sous la forme d’une location, puis nous pourrons faire jouer l’option d’achat.
