L’Ademe confirme les vertus environnementales du rétrofit automobile

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Depuis un peu plus d’un an, la France a légalisé le rétrofit automobile, une transformation qui consiste à remplacer la propulsion thermique d’une voiture par un moteur électrique. Sur le papier, l’idée promet une économie subséquente en émissions de CO2. L’Ademe vient de le prouver dans une étude sur le bénéfice environnemental du rétrofit.

Le rétrofit automobile viendra-t-il s’ajouter aux choix disponibles pour les automobilistes désireux de réduire leur empreinte carbone ? La réponse de l’Ademe semble aller dans ce sens. L’agence publique de la transition écologique a récemment publié une étude détaillant les consommations d’énergie de cette solution ainsi que son bilan carbone. L’agence s’est concentrée sur les véhicules légers et les modèles plus lourds.

Dans les deux cas, le rétrofit présente toujours un avantage, soit en matière de :

  • Prix global ;
  • Émissions carbone.

L’organisme appelle les pouvoirs publics et les acteurs du rétrofit à sensibiliser l’opinion publique sur les bénéfices environnementaux de cette solution.

Une filière rétrofit automobile à développer

Les conclusions de l’étude de l’Ademe laissent entrevoir un avenir proche où les collectivités et les entreprises pourront avoir une flotte automobile constituée en partie ou intégralement de véhicules rétrofités. L’agence estime effectivement que cette filière permettra à l’industrie automobile de se renouveler et d’accélérer sa transition électrique. Cette nouvelle activité aide par ailleurs à la conservation et la création d’emplois dans le secteur automobile, surtout dans les garages, ce qui constitue un bon point pour l’économie locale. Ces bénéfices économiques dépendent néanmoins du niveau de soutien dont bénéficiera cette filière encore balbutiante.

Le cadre réglementaire actuel ne mentionne pas explicitement les véhicules rétrofités, qui ne bénéficient d’aucune mesure incitative dans les plans de renouvellement des flottes. Les coûts d’homologation restent également élevés.

Pour surmonter ces obstacles, l’Ademe préconise d’instaurer un cadre réglementaire complet pour favoriser le développement d’une filière industrielle du rétrofit.

Un environnement législatif clair et concis encouragera les acteurs de l’industrie automobile à investir dans ce domaine, comme le fait actuellement Renault sur son site de Flins, dans les Yvelines. D’autres entreprises, dont Transiton-One, figurent aussi parmi les pionniers du rétrofit à grande échelle. Cette compagnie a déjà investi plusieurs centaines de milliers d’euros pour pouvoir rétrofiter à grande échelle des modèles populaires tels que la :

  • Twingo ;
  • Fiat 500.

Une empreinte carbone moins élevée pour les véhicules lourds

L’étude de l’Ademe a été basée sur la méthode de l’ACV. L’agence a pris en compte plusieurs paramètres liés aux rejets de CO2 des voitures rétrofitées durant l’ensemble de leur cycle de vie et a comparé les résultats à ceux des modèles électriques « natifs ». Les bénéfices se sont révélés particulièrement intéressants pour les véhicules lourds, par exemple les autobus.

En matière de coût, le rétrofit d’un autobus coûte légèrement plus cher que de conserver un vieil autobus roulant au gasoil. En revanche, cette solution est 50 % moins chère comparée à l’acquisition d’un modèle électrique neuf. L’intérêt financier est moins évident pour les citadines et les modèles de petite taille. Mais, la conversion fait économiser jusqu’à 50 % d’émissions de CO2. À l’échelle du pays, les gains sont particulièrement intéressants. Selon Arnaud Pigounides, fondateur de REV Retrofuture, la conversion de 20 000 voitures thermiques permet de réduire de 120 000 tonnes les rejets en CO2 dans l’atmosphère.

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