L’endettement des entreprises continue d’accélérer en juin

gestion des dettes en entreprise

Déjà forte en mai, la croissance des crédits aux entreprises s’accentue en juin selon les derniers chiffres de la Banque de France. La hausse s’élève à 11,3 % par rapport à l’année dernière, une situation révélatrice de la crise de trésorerie que traversent les sociétés de tous les secteurs d’activité. Celles qui œuvrent dans l’hébergement et la restauration sont les plus touchées, suivies par les acteurs du conseil et des services aux entreprises.

Les entreprises françaises continuent de se ruer sur les crédits bancaires au mois de juin, selon le dernier rapport mensuel de la Banque de France. Cette évolution s’inscrit dans la dégradation de leurs trésoreries, à la suite de la période d’arrêt réglementaire de leurs activités et aux mesures de restriction sanitaire qui compliquent la relance. L’encours global des entreprises, toutes tailles confondues et hors sociétés financières, atteint ainsi 1 154,1 milliards d’euros, en hausse de 11,3 % en un an.

Cette croissance à deux chiffres fait suite à un mois de mai déjà compliqué, durant lequel l’accélération de l’endettement des professionnels s’élève à 10,8 %. La Banque de France souligne dans son rapport que, même s’il constitue un apport de liquidités immédiat, cet endettement massif rogne sur les capacités d’investissement des entreprises.

Les entreprises contractent toujours plus de prêts

L’encours total des entreprises auprès des banques est chiffré à 1 154,1 milliards d’euros fin juin 2020 (+ 11,3 % sur un an). Selon la Banque de France, cette tendance haussière s’explique surtout par les difficultés rencontrées par les sociétés grandement touchées par les effets de la Covid-19. Même si tous les métiers, ou presque, ont été affectés,

Important Les sociétés et les PME du secteur de la restauration et de l’hébergement se révèlent particulièrement affectées.

L’accélération de leur endettement dépasse 27 % en juin.

Les agences spécialisées dans les services et le conseil aux entreprises pâtissent aussi des répercussions de la crise actuelle. L’augmentation de leurs dettes atteint 21,4 % sur cette période. Viennent ensuite les sociétés de construction (+16 %) et les entreprises de transport et d’entreposage (+15,9 %).

Un endettement élevé qui nuit aux capacités d’investissement

En parallèle de l’augmentation du crédit professionnel en juin, la Banque de France rapporte une nette hausse des demandes de crédit de trésorerie sur l’ensemble du second trimestre. Ces demandes de financement interviennent dans une période où les taux d’intérêt se trouvent à un niveau historiquement bas. Grâce au mécanisme de prêt garanti par l’État, les TPE et les PME peuvent emprunter à un taux bonifié de 0,25 % sur la première année du contrat. Ce taux plancher est fixé à 0,5 % pour les entreprises dont les revenus dépassent 50 millions d’euros par an.

Même dans le segment des prêts non aidés, les taux proposés par les banques sont de 0,97 % pour les prêts d’entreprise de moins de 1 million d’euros et 1,08 % pour les contrats plus importants. Cette accessibilité du crédit aux sociétés n’est pas sans conséquence.

Important La Banque de France précise que l’alourdissement des charges de crédit nuit aux capacités d’investissement des entreprises.

L’état des emprunts d’investissement, qui ont connu un net recul au second trimestre, en est la preuve.

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