La crise du coronavirus continue d’exercer son emprise sur le système de transports en Île-de-France

une femme en voiture

Île-de-France Mobilités (IDFM) a récemment publié un rapport concernant les réseaux de transports franciliens. L’occasion pour cette autorité régionale de faire savoir qu’il s’agit là de l’un des secteurs d’activités à éprouver beaucoup de peine à retrouver son dynamisme en continuant de subir les effets de la crise sanitaire qui sont encore très visibles.

SNCF, RATP ou Optile, pour ces opérateurs des réseaux de transports franciliens sous la responsabilité de l’IDFM, les passagers font office d’assurance professionnelle garantissant la bonne tenue de leurs activités.

C’était du moins le cas jusqu’à ce que l’épidémie du coronavirus ne fasse son entrée dans l’Hexagone et chamboule l’ordre des choses en incitant le pays à enclencher la mesure de confinement forçant les Français à rester chez eux et les empêchant de se déplacer durant des semaines.

Résultat, la fréquentation des transports en commun en Ile-de-France est entrée dans une période d’hibernation et continue jusqu’ici d’emprunter cette voie même si le déconfinement a été décrété depuis des mois.

Les voyageurs continuent de déserter les lieux

J'ai continué à travailler pendant le confinement, il n'y avait personne dans les transports, c'était agréable et propre. Il y a un peu plus de monde depuis juin, mais pas plus aujourd'hui.
Je suis retourné au bureau pour la première fois depuis 5 mois, après le confinement et le télétravail. On m'avait justement dit que les transports en commun n'étaient pas surchargés et le port du masque bien respecté.

C’est en ces deux phrases que deux passagers quotidiens décrivent le niveau de fréquentation des réseaux de transports franciliens pendant et après le confinement. Des points de vue qui sont d’ailleurs partagés par l’IDFM mettant en exergue des données chiffrées concernant le niveau de fréquentation des transports en commun franciliens limité à :

  • 40% du trafic fin juin par rapport au trafic de l'année passée ;
  • 55% à fin juillet.

Tout cela pour dire que les voyageurs continuent de déserter les lieux, malgré le déconfinement et devraient perpétuer cette tendance quelque temps encore si l’on croit l'autorité régionale en charge des transports ajoutant que :

Personne ne peut prédire l'avenir. Mais cette tendance devrait s'inscrire dans la durée. Avec l'obligation du port du masque dans les entreprises, à partir du 1er septembre, il est certain que beaucoup de Franciliens vont continuer à travailler chez eux et à limiter leurs déplacements.

Une raison suffisante pour Ile-de-France Mobilités de modérer ses prévisions en restant à 40% en dessous du niveau d’avant-crise en soulignant que :

Nous attendons 60% en septembre.

Les réseaux de transports en payent le prix fort

Les Franciliens retrouveront à la rentrée le même niveau de transport que d'habitude, voir des améliorations sur certains réseaux de bus de grande couronne.

En s’exprimant ainsi, l’IDFM a fait valoir que même avec un peu de retard, le niveau des trafics ne manquerait pas de retrouver son dynamisme. En entendant, le système doit se contenter de voir ses utilisateurs franciliens éviter la fréquentation autant que possible en adoptant d’autres moyens comme la marche, le vélo ou la trottinette et en privilégiant le télétravail pour éviter les déplacements. Pareille situation pour les touristes qui s’abstiennent tout simplement d’acheter les titres de transport à la journée à l’unité et y entraîner une chute considérable à hauteur de :

  • 80 % pour les lignes desservant les aéroports ;
  • 40 % des tickets ;
  • 70 % pour les forfaits à la journée.

Des choix qui, jusqu’ici, ne font que se renforcer et qui ne sont pas sans impact négatif sur les réseaux de transports qui, à travers ce phénomène de désertion, payent le prix fort en voyant leur principale source de revenus s’estomper.

La preuve, l’IDFM a essuyé une perte de 2,6 milliards d’euros l’empêchant de rémunérer la RATP et la SNCF depuis juillet même si le récent projet de loi de finances rectificatif a permis au système d’obtenir une aide exceptionnelle de 605 millions d’euros qui est loin d’être suffisant pour combler le vide. Ce qui porte d’ailleurs à croire que ces opérateurs auraient désormais du mal à assurer la bonne continuité de leurs services, mais IDFM se veut être rassurant en soulignant dans un communiqué que :

Île-de-France Mobilités a demandé aux opérateurs SNCF, RATP et Optile de réaliser l'offre prévue à 100 %.
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