Les assureurs fortement critiqués pour leur manque de solidarité dans la lutte contre le Covid-19 se justifient

Papier découpé Figure humaine qui entourent les billets euros empilés

Les assureurs fortement critiqués pour manque de solidarité dans la lutte contre le Covid-19 tentent de se justifier. C’est du moins, l’initiative prise par deux membres de la fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurances (AGEA) qui, en début juin, ont tenu à mettre en avant différents éléments pour la défense du secteur.

Depuis le début de la crise, les professions engagées dans la lutte contre le coronavirus n’ont de cesse de recevoir la gratitude et la sympathie de la population, mais elles sont tout aussi nombreuses à se retrouver fortement critiquées pour leur manque de contribution aux efforts de guerre envers leur clientèle. Et dans ce domaine, le secteur assurantiel demeure en tête de liste de ceux se trouvant sur le banc des accusés avec pour chef d’accusation le refus d’indemnisation des pertes d’exploitation que l’assurance professionnelle devrait prendre en charge.

Pour leur défense, les assureurs, représentés par la fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurances à travers François-Xavier Renard, agent général chez GAN Assurances et Patrick Evrard, président de l’AGEA ont décidé de sortir de leur silence. Ce, en mettant en exergue les principes fondamentaux de l’assurance et du mutualisme ainsi que les mesures de soutien de l’économie adoptées par la filière depuis le début de la crise.

Les principes fondamentaux de l’assurance et du mutualisme en avant

Comme susmentionnés, les assureurs se sont retrouvés au cœur des critiques depuis que le coronavirus est entré en France. Tout simplement parce qu’ils refusent ou ne sont tout simplement pas en mesure de prendre en charge l’indemnisation des pertes d’exploitation engendrée par cette épidémie auprès de leurs clients les professionnels forcés de mettre en suspens leurs activités. À Patrick Evrard d’ajouter :

Tout le monde le constate aujourd’hui et certains s’en offusquent, mais il en a toujours été ainsi sauf dans des cas très exceptionnels ou les assurés ont d’ailleurs accepté de payer des primes spécifiques.

Patrick Evrard.

Pour expliquer la prise de position de ces opérateurs, ce président de l’AGEA a ainsi tenu à rappeler les principes fondamentaux du métier en précisant que :

L’assurance repose sur la mutualisation et la survenance d’un aléa, les cas de guerre et de pandémie, qui frappent par définition toute une population sans aucun discernement, font partie des exclusions de garanties des contrats que nous vendons.

Patrick Evrard.

Aussi, ce responsable a tenu à faire savoir qu’un problème de telle ampleur ne peut être supporté que par l’État en soutenant que :

Nous n’étions pas préparés, aucun fonds de garantie ne peut être mobilisé, seule la solidarité nationale peut répondre à la crise, comme l’a précisé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et l’assurance y participe.

Patrick Evrard.

Tout cela pour dire que les compagnies d’assurances ne sont théoriquement pas tenues d’indemniser ce genre de sinistre. Cependant, il faut souligner que certaines d’entre elles ont décidé d’emprunter une autre voie en prenant leur responsabilité auprès de leurs abonnés à travers des mesures exceptionnelles. Entendons par là certaines bancassurances comme Crédit Mutuel et CIC ou encore Crédit Agricole, Société Générale Assurances, et MMA.

L’Assurance a fait sa part

En dehors de la problématique des pertes d’exploitation, les assureurs sont aussi accusés de ne pas contribuer à l’effort de guerre envers leurs clients en cette épidémie. Mais d’après les représentants de l’AGEA, l’Assurance a fait sa part dans cette lutte en soulignant que :

Depuis le commencement de la crise, des mesures exceptionnelles de solidarité ont été mises en place par le marché de l’assurance.

Pour y voir un peu plus claire, il faut regarder du côté de la FFA qui a précisé que le secteur a investi 3,2 milliards d’euros répartis dans différentes mesures comme les 400 millions injectés dans le fonds de solidarité ou les 850 millions dédiés aux TPME et autres professionnels ou encore le milliard d’euros destinés aux acteurs du tourisme. Soit, autant de dispositifs qui ont coûté cher aux opérateurs concernés si l’on croit Patrick Evrard qui s’est exprimé en ces termes :

Pour un agent général qui est un chef d’entreprise indépendant, cette solidarité en actes n’est pas un vain mot puisqu’en y contribuant, c’est notre chiffre d’affaires que l’on réduit pour soutenir le tissu économique local, en plus des conséquences que la crise a sur notre propre développement.

Patrick Evrard.

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