Les accords de performance collective inquiètent les salariés

Homme d’affaires, donnant de l’argent, des billets en euros

À l’arrêt depuis deux mois, les entreprises font aujourd’hui face au défi de la reprise. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le redémarrage ne se fera pas dans des conditions idylliques. Confrontées à des difficultés de trésorerie, bon nombre d’entre elles sont obligées de procéder à des licenciements. Une alternative existe toutefois pour éviter de recourir au chômage : négocier une baisse de salaire avec les collaborateurs, mais ces derniers exigent des garanties.

Accepter un accord de performance collective sans la garantie de garder son emploi, c’est hors de question !

La situation est financièrement intenable pour la majorité des entreprises. Malgré les aides promises par l’État, en l’occurrence les fameux prêts garantis (PGE), elles sont, pour la plupart, contraintes d’adopter des plans d’austérité, consistant essentiellement à se séparer d’une grande partie de leur personnel.

Grâce à une réforme du Code de travail, initiée au début du mandat du Président Emmanuel Macron, les entreprises disposent d’une alternative pour réduire leurs charges salariales tout en préservant les emplois. Le dispositif en question est l’accord de performance collective.

ImportantIl s’agit d’un accord passé entre l’employeur et le syndicat visant à convaincre les salariés de consentir à baisser leur salaire ou de diminuer leur temps de travail lorsque l’entreprise traverse une période difficile.

En ces temps troubles, les salariés ont bien conscience qu’ils vont devoir faire des efforts et des concessions, dans l’intérêt de l’entreprise, mais surtout dans leur intérêt à eux.

En acceptant de réduire leur salaire et de renoncer à quelques privilègés (le 13e mois en l’occurrence), les employés ne viendront pas grossir les chiffres du chômage et garderont les avantages fondamentaux, tels que l’assurance professionnelle ou encore les congés payés.

Mais un cas de figure survenu au sein de Ryanair concernant l’APC a rendu méfiants les organisations syndicales.

Pour rappel, la compagnie aérienne avait accepté de maintenir ses effectifs inchangés, moyennant une baisse de salaire pour le personnel. Mais comme la situation de Ryanair ne s’arrangeait pas, les coupes ont quand même eu lieu.

Pour éviter que cela ne se reproduise, les salariés exigent désormais des garanties plus sures de la part de leurs employeurs, et réclament des sanctions contre les dirigeants qui ne respectent pas l’APC convenu.

Les efforts doivent être réellement collectifs

Aujourd’hui, les salariés ne s’opposent pas à une baisse de leur salaire, mais outre la garantie de la préservation de leur emploi, ils souhaitent que les patrons et les actionnaires soient également concernés et qu’ils acceptent une rémunération réduite, le temps que l’entreprise retrouve la santé.

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