La pandémie de Covid-19 appelle à de profonds changements dans le monde de l’assurance

une femme professionnelle masquée

La propagation de la maladie à coronavirus 2019 affecte de nombreux secteurs d’activité, y compris celui de l’assurance. La perte financière est difficile à combler par les seuls gouvernements… et les compagnies d’assurance. Les assureurs doivent d’ores et déjà repenser leur organisation, de manière à répondre plus efficacement aux situations critiques comparables ou bien pires que la crise actuelle.

La crise liée à la Covid-19 touche durement les entreprises aussi bien du secteur privé que public. Le monde de l’assurance n’y a pas échappé. La pandémie mondiale révèle surtout des lacunes et des limites critiques, qui soulignent l’urgence d’un changement profond dans :

  • La coopération des assureurs ;
  • La prise en charge des risques sanitaires et écologiques ;
  • Le développement de produits nouveaux, adaptés aux besoins actuels et futurs de la population.

Dans une tribune publiée dans le journal Les Échos, un professionnel du secteur avance quelques pistes de réflexion et des axes d’amélioration à destination des compagnies souhaitant respecter leurs engagements, soutenir leurs clients et conserver leur pérennité financière dans un avenir incertain.

Anticiper les risques écologiques et sanitaires du 21e siècle

La pandémie de Covid-19 qui frappe le monde actuellement compte parmi les grandes catastrophes sanitaires ayant déjà décimé la population et l’économie mondiale par le passé. Les répercussions de la crise actuelle se révèlent cependant plus catastrophiques, surtout d’un point de vue financier. Pourtant, selon l’expert, cela ne représente que la partie émergée des problèmes qui guettent l’humanité dans les prochaines années.

Important Il estime que le plus grand risque de ce siècle réside dans les dérèglements climatiques.

La solution se trouve surtout dans une synergie d’actions, visant à préparer la population et les institutions à affronter cette transition. Une refonte des stratégies de sensibilisation et de prévention de crise est préconisée afin de refréner les actions hostiles souvent motivées par l’incompréhension.

D’autre part, les compagnies d’assurance doivent s’armer de moyens permettant d’anticiper les risques pandémiques, en usant des mêmes solutions qui existent déjà pour les risques climatiques. Et à partir de ces modélisations, il serait possible d’instaurer un régime spécifique couvrant les catastrophes économiques et sociales provoquées par une pandémie ou un bouleversement climatique.

Cela permet de mobiliser des fonds, mais sera impossible à mettre en place sans le concours des gouvernements et d’autres partenaires privés. D’où l’urgence d’une coopération étroite à l’échelle européenne entre les acteurs de l’assurance et les organismes de financement.

L’assurance en faveur d’une relance économique responsable

Pour amortir l’impact financier et social de la crise de la Covid-19, les gouvernements européens ont lancé des programmes d’investissement afin de soutenir les ETI, TPE et PME des secteurs d’activités les plus exposés. En France, les représentants de l’assurance professionnelle y ont contribué à hauteur de 1,5 milliard d’euros.

Cette participation masque une réalité que l’on oublie parfois : les compagnies d’assurance ne disposent pas de réserves de liquidités inépuisables. Celles-ci s’exposent aux mêmes risques financiers que les entreprises du privé, sans oublier leurs engagements énormes vis-à-vis des assurés. Au-delà des pertes liées à la crise, elles couvrent des risques courants auxquels font face leurs clients :

  • Les accidents (professionnels, de voiture ou encore liés aux sports et loisirs) ;
  • Les rémunérations des contrats d’assurance-vie ;
  • Les sinistres personnels (agression, carjacking, etc.) ;
  • Les sinistres immobiliers (effraction, vol, incendie ou encore catastrophe naturelle).

Aussi, les assureurs possèdent une marge de manœuvre limitée dans leurs efforts de soutenir la relance économique.

C’est pourquoi ils appellent à des stratégies de redémarrage plus responsables, axées sur des objectifs complexes à long terme incluant les variables sociales, économiques et environnementales.

Pour une meilleure considération de la transition démographique

L’expert rappelle aussi la nécessité d’adapter les offres d’assurance disponibles afin d’accompagner la transformation démographique en cours.

Dans une population de plus en plus vieillissante, les personnes du troisième âge montrent des signes de vulnérabilité accrue aux crises sanitaires comparables à la pandémie de Covid-19.

Important Les chiffres officiels rapportent qu’en France, 92 % des décès liés à cette dernière touchent celles qui sont âgées de 65 ans et plus.

Les assureurs doivent donc faire face à de nouveaux défis dès maintenant, qui portent notamment sur :

  • La consultation à distance ;
  • L’intégration des NTIC dans la prise en charge de la dépendance ;
  • La téléassistance sur mesure ;
  • L’e-santé (traitement des données médicales, facturation en ligne, téléordonnance, etc.).

Les prémices de ces changements attendus dans le secteur de l’assurance doivent apparaître au plus tôt, en vue de colmater la catastrophe financière attendue à l’automne 2020. En effet, des licenciements, faillites et fermetures d’entreprise sont à prévoir.

Retour au de page