Le rythme d’endettement des entreprises françaises a été impressionnant en mai dernier. Les données récemment publiées par la Banque de France rappellent celles qui sont liées à la crise de 2008, même si leurs origines sont différentes. Les encours de crédits bancaires professionnels ont augmenté à 1 156 milliards d’euros.
En raison de la crise liée à la pandémie de Covid-19, le crédit aux entreprises a flambé en mai, et les financements de marché ont aussi bondi de façon spectaculaire. Celles-ci risquent de se retrouver avec trop de dettes. La situation ne sera plus tenable à un certain moment, selon un professionnel du secteur.
Depuis la fin du mois de mars, des mesures de soutien aux entreprises ont été mises en place par l’État. Le PGE ou prêt garanti par l’État en fait partie. En conséquence, les banques ont octroyé 120 milliards d’euros de crédits bancaires professionnels, de mai 2019 à mai 2020.
Selon la Banque de France, les encours de crédits aux entreprises ont progressé de 11,5 %, s’élevant à 1 156 milliards d’euros en mai, par comparaison avec la même période de l’année dernière. Cela concerne aussi bien les petites entreprises que les grands groupes.
De même, les financements de marché se sont accrus de 12,7 % sur un an. Le taux moyen des crédits de plus de 1 an, avec un montant initial qui dépasse 1 million d’euros, s’est établi à 0,90 %. Les entreprises auront alors tout intérêt à augmenter leurs fonds propres et à rééquilibrer leurs bilans.
Il convient de savoir que le rythme actuel de l’endettement des entreprises est similaire à celui qui a été constaté lors de la crise de 2008, bien que les faits se déroulent autrement. À titre de rappel, le crédit avait flambé lors de cette crise bancaire et financière mondiale, en raison d’un resserrement.
L’impact du confinement sur l’économie est sans précédent. Afin de compenser les pertes, l’État a mis en place des dispositifs de soutien aux entreprises, dont le PGE. Octroyé par les établissements bancaires, il s’agit d’un crédit professionnel à faible coût et qui permet de bénéficier d’une garantie publique atteignant jusqu’à 90 % du montant du capital emprunté. D’avril à juin, ils ont attribué plus de 100 milliards d’euros de prêts à quelque 500 000 entreprises.
Le dispositif d’aide a été surtout destiné aux PME, mais de grands groupes industriels comme Renault en ont également bénéficié. Au mois de mai, un prêt garanti qui s’élève à 5 milliards d’euros a été accordé au constructeur automobile. Soulignons que soutenus par les PGE, les encours de crédits bancaires ont monté à environ 30 milliards d’euros en à peine un mois.
