Les entreprises françaises sont adeptes de l’endettement

un entrepreneur en gestion des dettes

Les entreprises françaises sont lourdement endettées. Chez les grands groupes comme chez les PME, la dette des entreprises françaises atteint un niveau particulièrement élevé. Selon les dernières statistiques, elle pèse pour 74 % du PIB. Ce qui positionne le pays au deuxième rang mondial en la matière, derrière le Japon pour qui la dette des entreprises représente 97 % du PIB.

Un engouement pour le crédit

Cet accroissement de la dette des entreprises françaises est en grande partie lié à la faiblesse du coût du capital, tant en fonds propres que sous la forme de crédit professionnel ou d’obligations.

Les prévisions de la Banque de France estiment le taux moyen à 4 % entre 2006 et 2022. Les entreprises françaises ont ainsi naturellement profité de cette opportunité pour s’endetter afin de financer leurs plans de développement.

Cette fièvre du crédit touche toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. En général, les grands groupes s’endettent pour soutenir leur croissance à l’international, à travers des opérations de fusions ou acquisitions.

Important À ce titre, ils recourent le plus souvent aux financements de marché à effet de levier.

Les PME et les ETI s’endettent quant à elles pour financer des investissements technologiques. Elles contractent davantage des crédits bancaires.

Les chiffres illustrent cet engouement pour le crédit : de 2011 à 2015, la dette des grands groupes augmente chaque année de +6,4 %. Pour les structures de taille intermédiaire et les petites et moyennes structures, elle croit respectivement de +4,8 % et +0,3 % par an sur cette période.

En revanche, de 2015 à 2018, la dette croît fortement pour les ETI et les PME, avec respectivement des bonds de +5,7 % et de +5 % par an. Inversement, elle décroît de -3,8 % par an en moyenne chez les GE.

Une menace pour l’économie

Jusqu’ici, ce niveau élevé de l’endettement des entreprises s’est révélé favorable pour l’économie française. Le pays présentant un fort taux de croissance par rapport à ses voisins européens. La situation demeure toutefois risquée.

En effet, l’endettement favorise la survie des « entreprises zombies », c’est-à-dire des structures qui ont déjà des difficultés à honorer leurs engagements sur le long terme. Ce qui constitue un frein pour la productivité.

Ajoutant à cela la faiblesse de la rentabilité des entreprises françaises par rapport à celle de ses concurrentes au sein de l’Union européenne, l’impact limité des mesures de vigilance (stress tests, coussin de capital) mis en œuvre par la Banque de France, un retournement de situation reste à craindre en cas de remontée des taux.

Retour au de page