La CNAM voit d’un mauvais œil l’arrêt de travail par téléconsultation du site allemand arrêt-de-travail

des professionnels de la santé en échange

Depuis son lancement sur le territoire français, le site allemand arrêt-de-travail n’a pas cessé de susciter les polémiques. Tout cela, parce que cette plateforme a eu l’idée proposer un service quelque peu particulier. Celui de délivrer un arrêt maladie par téléconsultation. Une pratique que la CNAM voit d’un mauvais œil.

Les travailleurs peuvent désormais obtenir un arrêt maladie sans se déplacer chez un médecin. Du moins, pour ceux qui ont la chance d’accéder à la plateforme de téléconsultation arrêt-de-travail qui a récemment vu le jour en France après moins de deux ans d’activité en Allemagne.

Un service qui s’avère d’un grand secours pour certains, mais qui fait également figure de problème pour d’autres à l’instar de la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CNAM). Cette dernière y trouve en effet certaines failles qui pourraient bouleverser le système français qu’elle envisage d’y mettre un terme à travers une action en référé. Un point de vue qui est d’ailleurs partagé par différents acteurs du domaine.

L’arrêt maladie à distance fait ses premiers pas en France

Le secteur français de l’assurance professionnelle n’a pas cessé de faire parler de lui depuis que la plateforme allemande de téléconsultation arrêt-de-travail a permis à l’arrêt maladie à distance de faire ses premiers pas en France.

Puisqu’il s’agit d’une grande première sur le territoire et qu’elle a été introduite par des acteurs étrangers, cette offre n’a pas manqué d’attiser la curiosité des Français notamment des professionnels du domaine qui croyaient faire face à une mauvaise blague. Mais il suffit de venir sur la page d’accueil du site pour se rendre compte que du contraire puisqu’on peut y lire :

Si vous êtes trop malade pour travailler, vous pouvez consulter un médecin en ligne (25 €, remboursable) pour éventuellement avoir un repos (3 jours max).

Dans les détails, la procédure s’effectue en quelques étapes :

  • Connexion à la plateforme ;
  • Remplissage d’une série de questionnaires permettant de décrire le symptôme de la maladie ainsi que les antécédents médicaux du patient ;
  • Paiement d’une facture de 25 euros ;
  • Téléconsultation par un médecin ;
  • Obtention d’une ordonnance numérique ainsi que tous les documents nécessaires.

En procédant ainsi, cet acteur prétend répondre à un besoin particulier en faisant valoir que :

Beaucoup de médecins assurent en avoir marre de perdre leur temps à donner des arrêts de travail pour une gastro ou un état grippal alors qu’ils ne pourront donner que de l’aspirine, nous essayons de répondre à cette problématique.

À noter que les intéressés n’obtiennent pas systématiquement une ordonnance permettant d’obtenir quelques jours de repos si l’on croit certains journalistes internationaux qui ont testé le site puisque certains d’entre eux ont obtenu gain de cause si d’autres se sont vus refuser leur arrêt maladie.

La CNAM veut y mettre un terme

Alors que le site arrêt-de-travail n’a été lancé en France que depuis quelques jours, il est fort probable que le développement de son service soit coupé à la racine. Tout simplement parce que la CNAM veut y mettre. Dans ce sens, la Caisse a d’ailleurs fait savoir qu’elle :

Va mettre en demeure immédiatement le site de cesser ses activités et engager également, à cette fin, une action en référé.

À travers un communiqué publié le 7 janvier dernier, l’organisme a ainsi donné les raisons l’incitant à faire figure d’obstacle :

Les arrêts de travail ne sont pas des produits de consommation, susceptibles d’être distribués sur demande des patients, et que ce site véhicule une information inexacte qui trompe les assurés et s’écarte de la déontologie médicale.

Et il faut dire qu’elle n’est pas la seule à maintenir cette position puisque Philippe Decaen, directeur de la CPAM aussi est de son côté en précisant que :

La prise en charge par l’Assurance Maladie des téléconsultations appelle le respect d’un certain nombre de conditions, qui ne sont pas remplies en cas de recours à ce site.
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