Plus de 100 000 entrepreneurs sont dangereusement exposés au syndrome des trois « D »

un entrepreneur mal en point

Comme les salariés, les patrons d’entreprise peuvent aussi se retrouver au chômage. Une étude récente a même fait valoir que ces derniers sont exposés à un niveau très élevé de risque en pointant du doigt les impacts du reconfinement sur leurs activités, alors qu’ils disposent de très peu de moyens pour se protéger.

Dépôt de bilan, dépression et divorce, ce sont là les principaux symptômes du syndrome des trois « D » à l’affût des dirigeants d’entreprise une fois le dépôt de bilan effectué.

La raison en est qu’ils sont bien nombreux à ne disposer d’aucun filet de sécurité. Le coussin permettant de faire face à l’adversité, malgré l’existence de l’Allocation du travailleur indépendant (ATI) ou des services assurantiels dédiés à ce genre de problème.

C’est du moins, l’avis d’Altares et de l’association GSC faisant valoir dans un récent rapport qu’avec le contexte actuel lié au reconfinement, le nombre d’entrepreneurs exposés à la faillite risque d'exploser.

Très peu armés pour éviter le syndrome des trois « D »

Organisme privé spécialisé dans l’assurance professionnelle dédiée aux travailleurs indépendants, l’association GSC est bien placée pour dire qu’en cas de faillite, les patrons d’entreprise sont très peu armés pour éviter le syndrome des trois « D ».

La raison, moins de 10% d’entre eux sont rattachés à une couverture assurantielle prenant en charge la perte d’activité, alors qu’il s’agit là d’une solution permettant de disposer d’assez de liquidités pour tenir quelques mois. À Anthony Streicher à la présidence de GSC d’illustrer :

En souscrivant une assurance chez nous, un dirigeant qui se rémunère 40 000 euros par an touchera 2 300 euros net par mois pendant un an s’il perd son emploi.

Anthony Streicher.

Une protection qui coûte environ 5% de leur revenu selon cet expert, mais que les patrons ont tendance à ignorer étant donné qu’ils sont persuadés que l’échec est impossible.

En parallèle, l’association et son partenaire Altares ont aussi fait savoir que depuis son lancement au 1er novembre 2019, l’ATI n’a profité qu’à 700 entrepreneurs sur les 2 352 demandes déposées auprès de Pôle emploi.

Une manière pour ces organismes de dire que le nombre de bénéficiaires à ce dispositif permettant de profiter d’une indemnité mensuelle de 800 euros pendant un semestre après la perte d’activité est jusqu’ici très limité. Un constat permettant d’ailleurs à Anthony Streicher de dire que :

C’est très peu, et beaucoup ne rentrent pas dans les critères nécessaires. Ou alors ils ne connaissent pas le dispositif.

Anthony Streicher.

Plus de 100 000 dirigeants exposés

Dans leur rapport, Altares et GSC ont mis en exergue des données inquiétantes concernant les dirigeants qui sont plus que jamais exposés à la faillite face à l’entrée en vigueur du reconfinement. Au président de GSC d'expliquer :

Plus de 100 000 entreprises ont une trésorerie inférieure à trente jours, même avec les aides de l’État. On peut imaginer qu’il y aura 100 000 à 150 000 entreprises qui péricliteront une fois les aides terminées, dans le courant de l’année 2021.

Anthony Streicher.

Soit, à un niveau largement supérieur aux 49 000 enregistrés en 2019 pour inciter un responsable de chez Altares à penser au pire en s’exprimant en ces termes :

L’hécatombe sera bien évidemment plus importante lorsque les aides de l’État prendront fin et que les entreprises ne seront plus sous perfusion.

Anthony Streicher.

En attendant, les données d’Altares indiquent qu’entre janvier et octobre, le nombre d’entrepreneurs forcés de mettre la clé sous la porte est estimé à 22 335 et devrait s’établir à 30 000 d’ici à la fin de l’année.

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