Bercy confirme l’accord sur le gel des cotisations d’assurance multirisque professionnelle en 2021

une professionnelle blessée à son bras

Après des mois de discussions et de tensions, le ministère de l’Économie a finalement obtenu des assureurs qu’ils gèlent les primes sur les assurances multirisques professionnelles l’année prochaine. Cette mesure se limitera uniquement aux secteurs les plus affectés par la crise sanitaire. Bercy maintient également les travaux autour de la future assurance pandémie.

Au printemps, pendant et après le premier confinement, les assureurs ont beaucoup communiqué autour de mesures censées soutenir les entreprises durement touchées financièrement par la crise. Le secteur s’est notamment engagé à verser jusqu’à 3,8 Mds € en guise de contribution à l’aide aux sociétés.

Malgré ces interventions, le monde de l’assurance s’est attiré les foudres des dirigeants d’entreprise, à cause des nombreux refus d’indemnisation des pertes d’exploitation dues à l’épidémie. L’annonce de hausses des primes en 2021 a exacerbé les tensions. Ces augmentations n’auront finalement pas lieu pour les secteurs qui ont le plus souffert à cause des deux confinements.

Un gel des cotisations jugé insuffisant

En 2021, les cotisations de l’assurance professionnelle des entreprises de la culture, du sport, du tourisme, de l’événementiel et de l’hôtellerie-restauration seront gelées. Tel est, en substance, l’objet de l’accord trouvé par le ministère de l’Économie et les assureurs, après que ces derniers ont été accusés d’en faire trop peu pour les entreprises sinistrées à cause de l’épidémie. L’annonce de ce compromis a immédiatement fait réagir les syndicats des secteurs concernés.

Selon eux, le gel des primes est loin d’être suffisant pour compenser les pertes d’exploitation subies par les entreprises de ces secteurs pendant les deux confinements. L’Umih, plus grand syndicat de l’hôtellerie-restauration, se dit déçu de cet accord et de Bruno Le Maire, lequel s’est engagé à obtenir le remboursement d’au moins 30 % des pertes d’exploitation enregistrées entre la mi-mars et début juin.

ImportantUn autre responsable syndical va plus loin et demande que l’affaire des pertes non remboursées fasse l’objet d’une enquête d’une commission parlementaire créée spécialement pour l’occasion.

Un bref répit en attendant l’assurance pandémie

Lors de son annonce, le ministre de l’Économie s’est félicité de cet accord, qui s’inscrit dans une logique de solidarité et de dialogue avec les assureurs. Selon lui, ce compromis met fin à plusieurs mois de tensions et de mésententes entre les pouvoirs publics et les acteurs de l’assurance. Et ce sera dans ce climat d’apaisement que les travaux autour de l’assurance pandémie vont se poursuivre. Bercy indique d’ores et déjà que ce contrat ne sera pas imposé à toutes les entreprises.

Il serait irréaliste de rendre une assurance pandémie obligatoire, étant donné le coût que cela représente à la fois pour les assureurs et pour les chefs d’entreprise. À la différence des catastrophes naturelles, le risque pandémique survient seulement tous les 25 ans, voire plus. Ce délai étant supérieur à la durée de vie moyenne des PME, plusieurs entreprises qui souscrivent à cette assurance pandémie ne se feront jamais rembourser.

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