La FTQ exige une réforme de la Loi sur la santé et la sécurité pour la prévention du Québec

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La FTQ du Québec exige une réforme de la Loi sur la santé et la sécurité pour la prévention. C’est du moins, ce qu’a récemment fait savoir le secrétaire général de cet organisme syndical en s’adressant au ministre du Travail du pays en mettant en avant les différentes lacunes l’incitant à procéder de la sorte.

Le temps est révolu où le Québec pouvait se vanter d’être le premier à mettre sur pied la loi la plus progressiste de l’Amérique du Nord en ce qui concerne la santé et la sécurité au travail. Le pays se retrouve désormais en tête de peloton dans ce domaine si l’on croit Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ qui a pointé du doigt les différentes lacunes lestant le système.

Une situation que cette plus grande centrale syndicale québécoise cherche à inverser en incitant le pouvoir public à prendre les dispositions nécessaires en procédant à une réforme de la Loi régissant le secteur.

Le pionnier se retrouve en tête de peloton

« Quand la loi a été adoptée en 1979, c’était la loi la plus progressiste qui existait en Amérique du Nord. Maintenant, on est les derniers de classe. Toutes les provinces canadiennes ont de meilleures protections en matière de prévention que le Québec. Même les États américains ont de meilleures protections en prévention que le Québec ».

En s’exprimant ainsi, secrétaire général de la FTQ a fait valoir que le système québécois qui s’avérait être le pionnier dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail se retrouve en tête de peloton. La preuve, le Québec figure désormais parmi les territoires où la croissance des incidents et des maladies professionnelles ne fait que s’accentuer ces dernières années.

Rien qu’en 2018 par exemple, 226 individus ont trouvé la mort dont le décès est lié à un accident ou à une maladie contractée en milieu de travail. Quant aux blessés, le nombre est passé de 88 046 en 2014 à 103 406 quatre ans plus tard.

Soit, une situation alarmante incitant la FTQ à mettre la pression sur le Ministère du Travail pour qu’il se décide enfin à respecter ses engagements à faire entrer en vigueur le dispositif destiné à apporter un coup de jeune à cette législation de 1979. Et ce, d’ici l’horizon 2019. À Serge Cadieux d’ajouter :

« Cette réforme, maintes fois promise, parfois amorcée par de précédents gouvernements, mais jamais menée à terme, ne peut plus attendre ».

Serge Cadieux

La Loi de 1979 pointée du doigt

Au Québec, la Loi sur la santé et la sécurité du travail de 1979 a mis sur pied des mécanismes de prévention qui ont pour fondement principal de faire figure d’assurance professionnelle pour les travailleurs. Entre autres :

  • Un programme de prévention ;
  • Un comité de santé et sécurité au travail ;
  • Un programme de santé ;
  • Un représentant à la prévention.

Mais d’après Serge Cadieux, ces dispositifs représentent une sérieuse lacune puisqu’ils ne s’appliquent qu’à une infime partie du système en se concentrant sur des secteurs jugés prioritaires pour conduire ce secrétaire général de la FTQ à dire que :

« Il y a de bonnes dispositions de la Loi sur la santé et la sécurité pour la prévention, le problème, c’est qu’elle est en vigueur uniquement dans un peu plus que 12 % de la main-d’œuvre ».

Serge Cadieux

Ainsi, cette législation ne prend en charge que certains domaines d’activité comme celui des mines, de la scierie ou encore des forêts en laissant de côté certains segments risqués à l’instar du BTP ou de la santé. À cette personnalité d’ajouter :

« On a été capable de baisser le bilan des lésions professionnelles dans les mines, dans les fonderies, parce qu’il y a des représentants en prévention, des comités de santé-sécurité, des programmes de santé et des programmes de prévention. Mais on n’est pas capable de le baisser dans le secteur de la santé, parce qu’ils n’ont pas ces outils de prévention là ».

Serge Cadieux

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