Le pouvoir public renforce son système de contrôle des risques d’accidents du travail dans le BTP

travailleurs dans le bâtiment

Rien qu’en 2018, près de 6 000 décisions de suspension de chantier ou d’activité ont été prononcées par l’inspection du travail dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Tout cela, parce que depuis des années, ce type d’activité figure en tête de liste en matière d’accidents du travail. Raison pour laquelle le pouvoir public a renforcé son système de contrôle dans ce domaine.

Le BTP serait l’un des secteurs les plus dangereux pour les salariés. Le nombre important d’accidents liés à ce segment le prouve. Malgré les différentes mesures destinées à limiter les dégâts, les blessures et les cas de décès liés à cette activité continuent leur épopée pour afficher 56,8 sinistres par 1 000 salariés en 2017.

Soit, à un niveau qui demeure élevé conduisant le ministère du Travail à renforcer ses dispositifs de contrôle depuis 2018. Des procédures qui devraient s’accentuer davantage cette année d’autant qu’un incident mortel a été répertorié à Paris en juillet dernier suite à l’effondrement d’un échafaudage de 20 mètres entrainant la chute de 3 ouvriers, dont deux blessés graves et un décès.

Le BTP est un secteur particulièrement dangereux

Avec 56,8 incidents pour 1 000 travailleurs, le BTP est un secteur particulièrement dangereux. Avec ce rapport, le système a en effet enregistré 86 000 cas rien qu’en 2017 dont la cause principale est liée à l’insuffisance de mesures de sécurité. Au Ministère du Travail de préciser :

« Bien souvent, les préconisations ou obligations de sécurité ne sont pas respectées sur les chantiers. Cela va de la stabilité de l’échafaudage à l’absence de garde-corps ou de harnais pour les ouvriers qui opèrent en hauteur ».

Ainsi, cette branche ministérielle a fait savoir que les chutes en hauteur figurent en tête de liste parmi les accidents les plus fréquents en affichant 350 sinistres à leur actif pour entrainer 51 décès. Soit, une raison plus que suffisante pour souscrire à une assurance professionnelle qui prendra en charge les frais médicaux d’autant que ces nombres sont plus élevés que la saison précédente si l’on croit ce département qui a fait valoir que :

« En 2016, 216 accidents de ce type se sont déroulés, dont 41 mortels ».

Et en parlant de mortalité, l’Assurance Maladie, à travers sa statistique annuelle de 2017 publié en novembre 2018, a fait savoir que sur l’ensemble du système, 120 individus ont trouvé la mort sur les chantiers durant cette période.

Les accidents mortels ont repris de l’ampleur

Avec 120 décès enregistrés sur les chantiers du BTP en 2017, l’on pourrait affirmer que les accidents mortels ont repris de l’ampleur notamment si l’on tient compte du fait qu’en 2016, ce nombre était de quatre points moins importants (116).

Soit, un motif valable pour le gouvernement de redoubler d’effort afin de limiter les dégâts et éviter que la situation n’empire au risque d’atteindre à nouveau le pic des 130 morts de 2015. Le pouvoir public à travers l’inspection du travail tient en effet à renforcer son système de contrôle et adopter les mesures nécessaires en précisant que :

« Si des risques graves sont relevés sur un chantier, l’inspection a la possibilité d’interrompre momentanément ou de suspendre le chantier ».

Dans ce sens, les autorités prévoient de se concentrer principalement sur :

  • La fraude au détachement ;
  • Le travail illégal ;
  • L’égalité entre les femmes et les hommes ;
  • La sécurité et la santé.

Dans les détails, 150 000 interventions seront concentrées sur ces segments et 150 000 dans d’autres rubriques pour un total de 300 000 sur l’ensemble de cette année. Dans le lot, 40 000 examens seront dédiés aux risques de chute de hauteur. Soit, presque le double de ceux effectués en 2018 qui étaient de 26 709. Au Ministère du Travail d’expliquer la raison de cet acharnement :

« En 2017, 350 accidents étaient dus à des chutes de hauteur et 51 d’entre eux ont été mortels ».
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