Ces derniers mois, la hausse de l’endettement au niveau mondial inquiète quelque peu l’Institut of International Finance. À travers un récent rapport, l’IIF a en effet démontré que de nombreux pays se sont fortement endettés pour accumuler un montant largement supérieur à leur PIB. Une situation qui concerne aussi bien les nations émergentes que les plus développées.
Le niveau d’endettement de certains pays aurait dépassé le double de leur produit intérieur brut (PIB) si l’on croit le rapport de l’Institut of International Finance qui fait valoir qu’il s’agit là d’un niveau menaçant l’économie mondiale qui pourrait se retrouver fortement pénalisée.
Cet organisme soutient même que la situation sera d’autant plus grave puisque les nations développées et notamment celles en pleine phase d’émergence contribuent à cette décadence.
Une éventualité que les banques centrales pourront rééquilibrer étant donné que leurs politiques monétaires sont à la source de cet engouement à la dette en créant un contexte propice à ce type d’engagement.
D’après l’IIF, la hausse du niveau d’endettement enregistrée ces derniers mois est le fruit des conditions favorables à l’emprunt. À Emre Tiftik de préciser :
« À la faveur de l’assouplissement substantiel des conditions financières, les emprunteurs se sont endettés au premier trimestre 2019 au rythme le plus rapide en plus d’un an ».
Emre Tiftik
Dans ce sens, l’institution pointe du doigt les principales Banques centrales telles que la BCE ou la Réserve fédérale américaine à travers l’assouplissement de leurs politiques monétaires visant à soutenir la croissance mondiale affaiblie par des tensions commerciales persistantes. Ce directeur délégué de l’IIF y voit en effet une menace en soutenant que :
« À l’avenir, un assouplissement généralisé des banques centrales pourrait bien déclencher une nouvelle accumulation de dettes, minant les efforts de désendettement et ravivant les inquiétudes sur les vents contraires à long terme pour la croissance mondiale ».
Emre Tiftik
En attendant, les emprunteurs ne peuvent qu’être tentés par des taux d’intérêt relativement bas et s’endettent davantage au risque de miner leur capacité de remboursement alors que d’ici 2020, ils sont nombreux à devoir s’acquitter d’un montant total élevé à 3 000 milliards de dollars de prêts syndiqués ou d’obligations.
À travers les données de l’IIF, l’on peut affirmer que tous les pays sont concernés par la croissance du niveau d’endettement pour afficher dans l’ensemble un encours mondial des dettes élevé à 246 500 milliards de dollars représentant 320% du PIB.
Dans les détails, les dettes d’État ont tenu un rôle prépondérant auprès des pays développés notamment auprès de certaines nations comme le Japon, la Finlande ou encore le Canada pour relever leur ratio à 1 000 milliards de dollars au premier trimestre de cette année.
Dans le lot, ce sont les États-Unis qui sont les plus à plaindre en atteignant un niveau record de 69 000 milliards dollars suite à une progression de 2 900 milliards de dollars.
À noter cependant que ces chiffres ne concernent pas uniquement les obligations des États fédéraux, mais également celles de toutes les catégories d’émetteurs telles que les ménages et les entreprises ayant souscrit à un prêt à la consommation, à un credit professionnel ou autre services de la même lignée.
Pareille situation pour les pays émergents sauf que leur dette dépasse largement leur produit intérieur brut en affichant 269% du PIB pour un montant total de 69 100 milliards de dollars.
