La France devrait profiter de la transformation numérique pour booster le potentiel de l’innovation sur son territoire. Pour ce faire, elle a tout intérêt à passer par une refonte de son modèle qui est qualifié de désuet par certains observateurs. Les innovations mises en place sont supposées servir une société en quête d’information et de connaissance.
Création de centres de recherche, standardisation des process, institutionnalisation des systèmes…voilà comment s’illustre le modèle d’innovation à la française depuis la période d’après-guerre. Les connaisseurs estiment que cette pratique rigide nécessitant le déploiement d’importantes quantités de ressources met en avant les capacités techniques au détriment d’autres capacités à forte valeur ajoutée.
Il importe donc d’adapter le système à l’évolution du marché dans son ensemble. En se référant à l’Indice mondial de l'innovation 2019, la France n’occupe que la seizième place du classement dans la liste des pays les plus dynamiques en termes d’innovation. À l’échelle européenne, elle se classe en neuvième position.
Pour obtenir un résultat à la hauteur des investissements effectués, la France doit réinventer son modèle économique. Cette mesure implique une réorganisation du fonctionnement des entreprises, depuis la production à la distribution.
En plus de revoir les modes d’organisation, les firmes doivent aussi répenser la manière dont elles collaborent avec les partenaires et les fournisseurs, sans oublier l’expérience client. Toujours est-il que la diversité des travaux de recherche pourrait représenter un levier de compétitivité pour les enseignes françaises, dans la course à l’innovation numérique.
Pour mettre en place un environnement favorable à l’innovation, encore faut-il que les collaborateurs soient en mesure de conduire vers la transformation numérique. Afin d’y parvenir, les entreprises peuvent signer davantage d’accords avec les universités et les experts de la recherche, avec le soutien du gouvernement notamment. En effet, les innovations afférentes au marketing ou à l’organisation peuvent compléter celles d’ordre technologique.
Par rapport à l’innovation, le problème des entreprises françaises résiderait dans l’insuffisance de culture digitale, essentielle pour concurrencer les géants du Web. De plus, le manque de formation ne permet pas forcément de comprendre les enjeux qui se jouent actuellement.
Les enseignes sauront-elles concevoir des produits adaptés à l’évolution des modes de consommation, quitte à revoir leur modèle pour assurer leur pérennité ? En tout cas, les solutions de financement adaptées (financement collaboratif, plans d’épargne en actions, crédit professionnel…) ne manquent pas.
Dans une dimension plus large, la rigidité des processus serait de nature à freiner la créativité. Un spécialiste de l’institut Sapiens, Yann-Maël Larher, opine justement que la lourdeur des systèmes dans leur ensemble handicape le pays. Non seulement les sciences dures dominent dans les institutions (au détriment des sciences sociales) mais encore les disciplines sont dissociées.
Le numérique est censé bouleverser les pratiques. Son avènement a par exemple contribué à la suppression des frontières séparant l’univers de l’entreprise et de la recherche.
