Une restructuration de la BC-PME est en vue pour l’aider à bien accomplir sa mission

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Trois ans après son lancement, la BC-PME se trouve actuellement en ligne de mire du gouvernement. En effet, faute d’accomplir au mieux sa mission qui est d’apporter des solutions de financement aux petites et moyennes entreprises, et ce malgré plusieurs milliards d’octroi de crédits et de cautions, l’enseigne camerounaise aurait besoin d’une restructuration.

Les difficultés d’accès aux financements que rencontrent les entreprises de petite et moyenne envergure au Cameroun ne sont plus à redire. L’État se doit d’apporter son soutien à travers plusieurs initiatives. La création de la BC-PME ou banque camerounaise des PME en 2015 en fait partie.

Toutefois, les résultats n’ont pas été jusqu’ici ceux escomptés à ses débuts. Bon nombre de réalisations ont été accomplies certes, en faveur de quelque 1 600 bénéficiaires, mais la rentabilité des crédits accordés laisse encore à désirer.

Pour y remédier, les pouvoirs publics du pays, la BAD et la Banque mondiale ont procédé à un pourparler il y a de cela trois mois. À l’issue de cette réunion a été dressé le plan de restructuration de l’établissement de financement. Le recours aux enseignes bancaires commerciales y a été mis en avant, selon le rapport du FMI.

Des solutions de financement plus élargies

De tous les pays de l’Afrique centrale, l’économie du Cameroun est de loin la plus diversifiée. Il faut toutefois reconnaître que neuf PME sur dix se retrouvent confrontées à des problèmes de financement de taille.

Le fait est qu’à défaut de plan d’affaires, ces sociétés disposent d’une faible structuration. Sans parler de leur difficulté à s’autofinancer qui impacte grandement sur leur faculté à répondre à leurs besoins prioritaires en termes d’investissement.

Certes, le gouvernement se penche déjà sur la situation en incitant ces établissements à recourir à des canaux de financements, comme le crowdfunding ou le Crédit-bail. Outre cela, d’autres mesures ont également été prises, telles que :

  • La réduction de la valeur du capital social des Sarl à 100 000 francs CFA ;
  • L’instauration des Centres de formalités dédiés au lancement d’une société ;
  • La mise en avant des Centres de gestion agréés en vue d’accompagner les chefs d’entreprise ;
  • La mise à disposition d’un Bureau de remise à niveau pour les établissements de manufacture ;
  • L’ouverture de l’agence de promotion des PME ;
  • Le lancement de la BC-PME.

À priori, cette dernière initiative est une réussite, si l’on croit les chiffres revendiqués par l’établissement bancaire public. En effet, 1 600 individus ont pu profiter de la souplesse de ses conditions de garanties. Ce qui a abouti à 40 milliards environ de cautions accordées et 11,5 milliards francs CFA de crédit octroyé.

Cependant, la réalité est toute différente, car ces actions réalisées semblent quelque peu insuffisantes à comparer aux besoins du marché.

Il faut dire que la nature des ressources déposées auprès des banques n’arrange pas les choses étant donné qu’il s’agit des dépôts à vue et à très court terme. La solution serait alors d’en dégager des plus étendues. Dans tous les cas, le gouvernement prévoit très prochainement de consolider le capital de la BC-PME de 27,5 milliards de francs CFA.

Des aides venant des banques commerciales

En août dernier, trois entités se sont concertées en vue de mettre sur pieds un plan de restructuration de la BC-PME, dont la BAD (Banque africaine de développement), la Banque mondiale et les autorités du pays.

Il faut dire que ce projet a été avancé par le FMI (Fonds monétaire international) afin de contribuer à la réalisation du programme économique triennal qui lie l’organisme au Cameroun. Le rapport de ce dernier, publié en début de l’année indique que :

Le plan d’affaires de la Banque des PME sera remis à jour. En particulier, nous étudierons la possibilité de favoriser l’octroi de garanties ou de lignes de financement à des banques commerciales plutôt que l’octroi de prêts professionnels directs.

Ainsi, plusieurs parmi les quinze banques commerciales camerounaises voleront désormais à la rescousse de l’enseigne publique. Cette dernière pourra alors profiter des compétences de ces enseignes, entre autres en matière de gestion des risques. Du moins, c’est ce qui a été, d’une source sure, affirmé :

Le nouveau modèle économique de la BC-PME s’appuiera sur le financement indirect auprès des banques commerciales (garanties, lignes de financement) et le cofinancement avec les banques commerciales et prévoira un abandon progressif du financement direct des PME au guichet de la banque
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