Les PME continuent à souffrir d’un manque de financement au Cameroun

 paysage camerounais

Les PME camerounaises, qui génèrent 35 % du PIB et pourvoient 70 % des emplois du pays, rencontrent régulièrement des problèmes de financement. Les importants impayés et les difficultés d’accès au crédit au Cameroun en sont les principales causes. Le gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures pour y remédier, mais les effets sont longs à se faire sentir.

Un contexte et des pratiques peu favorables au développement des petites structures

Seul un volume relativement faible du crédit octroyé par les banques est consacré aux PME ; la plus grosse part étant attribuée aux grandes entreprises qui représentent pourtant moins de 1 % de l’ensemble des sociétés du pays.

D’autre part, il n’existe pas de crédit professionnel longue durée à destination des PME.

Important Les impayés constituent aussi un des principaux problèmes financiers rencontrés par les PME camerounaises, avec l’État en tête de liste des débiteurs.

Protais Ayangma, vice-président de la Plateforme des organisations du secteur privé, confie que

« La dette publique envers les entreprises non bancaires atteint 750 milliards de FCFA, soit plus de dix fois le montant du chiffre d’affaires de l’ensemble des entreprises du pays ».

Protais Ayangma.

La législation locale s’avère peu contraignante envers les mauvais payeurs.

Les PME attendent encore les impacts des mesures lancées à leur intention

Face à ces divers problèmes, les autorités publiques ont pris plusieurs dispositions. Par exemple, le budget 2018 a prévu d’affecter 1 027 milliards de FCFA pour honorer les créances détenues par les entreprises sur l’État. Cette mesure accompagne la mise en place du compte séquestre consacré aux crédits TVA, qui fonctionne depuis plus d’un an.

Par ailleurs, 76 milliards de FCFA de crédit ont été mis à disposition auprès de la Banque camerounaise des PME.

D’autres initiatives ont été lancées, notamment la mise en place d’organismes destinés à faciliter la création et la gestion des PME (Agence de promotion des PME, Banque des PME, Centre de formalités de création d’entreprises, etc.) ainsi que la baisse du capital social minimum des SARL qui a été ramené à 100 000 FCFA.

Le crédit-bail et l’affacturage veulent aussi contribuer à résoudre les problèmes de créance.

Important Malgré tout, les PME camerounaises continuent à éprouver des difficultés financières, car elles organisent mal leurs affaires avec une mauvaise gestion comptable, et surtout des activités peu réfléchies.

En effet, bon nombre de PME n’effectuent pas suffisamment d’études de marché.

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