L’aversion des Français pour les placements boursiers prive les ETI de fonds propres

un professionnel devant son tableau de bord boursier

Le volume des fonds propres des entreprises a connu une croissance notable ces dix dernières années, et plus particulièrement chez les structures de taille intermédiaire. Toutefois, le changement de comportement des ménages en matière de placements financiers a fortement réduit leurs possibilités de financement. En effet, depuis la crise financière de 2008, les Français continuent de délaisser les actions et autres titres d’OPC pour se tourner vers des produits d’épargne plus liquides, comme l’assurance-vie.

Baisse du flux d’actifs et hausse du flux de numéraire

Les dernières statistiques de la Banque de France illustrent parfaitement ce changement de comportement des ménages, qui semblent de plus en plus privilégier les placements plus liquides, tels que l’assurance-vie, au détriment des produits boursiers.

Ainsi, une baisse des actifs sous forme de produits de fonds propres a été constatée entre le 2e trimestre 2017 et le 2e trimestre 2018. En seulement un an, ce flux d’actifs est passé de 29,4 milliards à 17,2 milliards.

Important En revanche, le flux de numéraire et de dépôts à vue a connu une nette progression, car il a augmenté de 7 milliards sur la même période.

Vers la fin du troisième trimestre 2018, le volume des dépôts à vue a dépassé les 447 milliards d’euros. Pour ce qui est des placements bancaires, la hausse est de l’ordre de 7,8 milliards.

Du côté des entreprises, le poids des crédits professionnels a diminué de manière notable entre 2006 et 2016, soit une baisse :

  • de -13 % pour les ETI ;
  • de -10 % pour les grandes entreprises.

Pour les PME, le financement bancaire a néanmoins connu une modeste amélioration de l’ordre de +3 %.

Les sources de financement disponibles pour remédier à l’insuffisance des fonds propres

Pour les ETI, le manque de fonds propre et la difficulté d’accès au crédit ne constituent pas pour autant un blocage à leur développement.

Important D’ailleurs, grâce à l’assouplissement des conditions de crédits aux entreprises, ces dernières préfèrent recourir aux prêts bancaires. L’autofinancement ne leur permet en effet pas encore de mener leurs projets à terme.

Malgré tout, plusieurs solutions alternatives existent pour se financer :

  • émissions d’obligations et/ou d’actions ;
  • crowdfunding (financement participatif) ;
  • offres financières proposées par les Fintech ;
  • affacturage.

Ces deux derniers modes de financement permettent de résoudre à un certain niveau les problèmes de trésorerie et de BFR, mais la plupart des entreprises de taille intermédiaire hésitent à franchir le pas du fait de leurs coûts relativement élevés.

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