Devant la galopade fulgurante vers la numérisation des services d’assurance, Generali tient à rassurer ses agents généraux sur la valeur ajoutée qu’ils apportent à la société. Ses intérêts pour la fidélisation de ses salariés le diffèrent des autres acteurs sur secteur. La transformation numérique ne devrait pas aller à leur encontre, à en croire les propos du DG, mais au contraire, devrait contribuer à leur performance.
Interviewé sur la stratégie du Lion de Trieste le mois d’octobre dernier, le directeur général de Generali, Philippe Donnet, a loué la contribution des agents généraux dans sa croissance.
À en croire sa déclaration, leur présence est une véritable aubaine. Un point de vue qui présente un certain contraste par rapport à celui de ses congénères, quel que soit le niveau de développement de leur pays.
Afin de rassurer ses salariés qui s’inquiètent forcément face à l’accélération du numérique, l’homme fort du groupe a souligné que si le virage de la digitalisation des services est obligatoire pour renforcer la proximité clientèle, il doit servir à optimiser leur efficacité. Plutôt que de créer d’éventuelles désintermédiations. D’où son intention d’investir davantage dans la numérisation de ses agents.
Les agents généraux sont qualifiés d’atouts importants chez Generali, un géant du secteur d’assurance. Son dirigeant revendique même que l’enseigne pourvoit au développement des capacités de ses salariés. Et cela, grâce à des supports et des formations de qualité.
Côté remboursement, d’ailleurs, le groupe ne se plaint pas. En effet, il arrive à localiser les meilleurs éléments du marché, contrairement à ses concurrents qui ont à subir diverses problématiques :
À cette situation, son directeur général, Philippe Donnet, tente de donner une explication :
Dans certains pays, l’objectif n’est pas toujours de recruter plus d’agents, mais plutôt de renforcer le réseau et constituer des agences plus grandes et multispécialisées. C'est un autre type de gestion. Nous devons rassembler les agences pour renforcer leur taille.
Philippe Donnet.
Il faut dire que la fidélisation des salariés fait partie des priorités de Generali, tout comme il s’investit dans la rétention de ses abonnés. Ainsi, pour motiver davantage ses agents à devenir des experts en conseils-clients, le groupe n’hésite pas à les rémunérer en conséquence:
Les conseillers bancaires sont salariés et sont commissionnés sur la vente de produits d’assurance. Mais ils vendent cela comme un produit de plus. Je préfère donner une commission à un agent général afin qu’il conseille au mieux ses clients.
À l’heure du digital, il est impératif d’axer ses services sur les besoins des consommateurs. Generali se doit aussi de suivre cette voie afin d’attirer davantage d’adhérents. D’autant plus que l’enseigne dispose de plusieurs produits sur son étal, notamment sa récente formule d’assurance professionnelle dédiée essentiellement aux PME. Son dirigeant fait valoir que :
Nos vies, celles de nos clients et de nos agents, sont devenues numériques. Pour toucher nos clients, nous devons être présents sur le digital. Nous croyons fermement que la numérisation ne créera pas de désintermédiation.
Des mesures ont été mises en place pour appuyer cette déclaration, en vue d’accélérer sa transformation numérique. Pour répondre aux questionnements qui ne manqueraient pas de fuser de toutes parts, Philippe Donnet souligne que sa stratégie vise à soutenir ses agents qui se révèlent être une source incontestable de profits pour la compagnie. Pour lui, les outils digitaux permettront de renforcer leur efficacité, mieux encore d’améliorer leur relation avec la clientèle :
L’assurance est quelque chose de très complexe […] Vous cherchez un conseiller, quelqu’un qui puisse vous permettre de vous protéger le mieux possible selon vos besoins et ceux de votre famille. Ce que nous disons est assez simple : la technologie seule ne suffit pas. Les agents seuls ne suffisent plus. Les agents alliés à la technologie sont puissants. C’est notre stratégie « phygitale » et elle est différenciante.
Philippe Donnet.