Les conditions d’accès au crédit vont devenir plus restrictives

Octroi d'un pret pour entreprise

Hausse des prix des carburants synonyme de retour de l’inflation, incertitudes sur les marchés financiers sur fond de crise politique en Italie, mesures protectionnistes américaines… Tout cela n’augure rien de bon pour la croissance française qui vient de subir un gros coup de frein au premier trimestre. Et pour ne rien arranger, Bercy prévoit de durcir l’accès des crédits aux entreprises.

Augmentation inquiétante de l’endettement des entreprises

En phase avec la politique monétaire européenne, les taux d’emprunt ont été maintenus à des niveaux extrêmement bas en France depuis plusieurs années.

L’objectif était d’encourager les entreprises et les particuliers à s’endetter davantage pour investir et relancer l’économie. Une mesure qui s’est révélée efficace, puisque pour la première fois depuis 2009, la croissance du PIB française a frôlé les 2 % l’année dernière.

Mais selon plusieurs analystes, la forte croissance des prêts accordés au secteur privé fait actuellement peser un risque de surchauffe sur l’économie. Cette menace est prise très au sérieux par les autorités.

Important Le Haut Conseil de Stabilité Financière, dont la décision est attendue le 11 juin prochain, avait d’ailleurs déjà prévenu les banques qu’il y aurait une révision à la hausse du taux de coussin de fonds propres contra-cyclique au cours du troisième trimestre.

Jusqu’à présent, le taux applicable en France est fixé à 0 %.

Adoptée dans une indifférence quasi générale, cette mesure va augmenter le coût des crédits professionnels, avec toutes les conséquences que cela implique pour les entreprises : hausse des charges de fonctionnement, baisse des investissements, diminution des embauches, donc moins de création d’emplois…

Elle aura également pour effet de ralentir la croissance puisqu’il est aussi question de limiter l’accès à l’emprunt bancaire pour les ménages.

Un nuage d’incertitudes

Après un brutal coup de frein au premier trimestre, l’éclaircie n’aura donc été que de courte durée pour la croissance française.

Et avec les événements négatifs qui s’accumulent (inquiétudes des marchés financiers suite à l’adoption des mesures protectionnistes de Trump et de la situation en Italie, nouvelle hausse des prix à la pompe avec le risque d’un retour de l’inflation…), auxquels s’ajoute le durcissement à venir des conditions d’octroi des crédits bancaires, les économistes ont bien des raisons d’être pessimistes pour 2018.

Mais là où le bât blesse vraiment, c’est que la décision de Bercy d’imposer aux banques un coussin de fonds propres est fondée sur une hypothèse biaisée. En effet, pour déterminer l’existence ou non d’une surchauffe de l’économie, les analystes du HCSF se basent sur le ratio dette des sociétés/PIB national.

Important Or, dans leur calcul du niveau d’endettement global, ils ne se sont pas contentés de prendre en compte l’endettement des entreprises nationales, mais ont également décidé d’inclure les dettes des grands groupes français qui se financent pour se développer à l’étranger, ainsi que la dette des entreprises publiques.

Ce qui se révèle être un non-sens total.

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