La suppression de l’ISF diminuerait le financement des PME de 900 millions

Financement entreprise

Le projet du président de réserver l’impôt sur la fortune (ISF) à l’immobilier a pour but d’inciter les contribuables à investir dans les petites entreprises. Or, non seulement le pays perdrait 3 milliards d’euros de recettes fiscales (qui tomberaient à 2 milliards), mais la mesure risque au contraire de priver les PME d’une source de financement non négligeable, puisque les personnes redevables de l’ISF investissaient déjà dans ces petites sociétés pour faire baisser leur impôt.

900 millions en moins pour les PME sans l’ISF

En 2016, le dispositif ISF-PME a permis à bon nombre de ces dernières d’augmenter leurs fonds propres de quelque 900 millions d’euros, en direct ou par l’intermédiaire des acteurs du capital investissement. Le financement des entreprises pourrait donc se trouver fortement pénalisé si les « contribuables ISF » devaient cesser d’apporter leur contribution.

Et cela, malgré l’autre dispositif d’incitation fiscale, qui porte quant à lui sur l’impôt sur le revenu, et qui représente aussi une source importante.

Important Car les banques et les fonds LBO, focalisés sur les moyennes et grandes capitalisations, ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins des petites entreprises.

Les ressources alternatives sont par conséquent cruciales pour permettre à ces jeunes pousses de se développer et d’assurer leur pérennité.

Si les liquidités provenant de l’ISF-PME leur étaient retirées, la solution la plus simple serait de réviser à la hausse l’avantage fiscal associé à l’IR.

Important En effet, il n’est que de 18 % sur montant investi à l’heure actuelle, lorsque l’ISF permet de défiscaliser jusqu’à 50 %.

Le taux de réduction d’impôt pourrait par exemple passer à 25 % et donner ainsi à l’entrepreneuriat français les moyens de rayonner.

Une indispensable incitation des particuliers à soutenir les PME

Les chiffres des dernières années montrent que le capital investissement a financé l’envol de nombreuses PME, créant des emplois et contribuant à la croissance économique de l’Hexagone. Pour que l’épargne des particuliers continue à soutenir les entreprises, les citoyens doivent y être encouragés, notamment par une fiscalité attractive.

D’ailleurs, les Français sont de plus en plus sensibles à utiliser leurs économies pour des causes importantes, dont l’amélioration de l’économie « réelle ». Au-delà de l’aspect purement financier, ils ressentent une réelle fierté à assister à l’essor d’une entreprise qu’ils ont en partie financée.

Quant aux PME bénéficiaires, elles reçoivent, en plus des liquidités, les compétences et l’expérience d’un fonds. Sans perdre de leur indépendance, les dirigeants se voient prodiguer de précieux conseils dans différents domaines pour piloter au mieux leur activité et grandir plus rapidement.

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