Le succès d’Amazon en matière de prêts aux PME menace les banques

Capture du site Amazon

La concurrence s’intensifie pour les banques, notamment avec la multiplication des fintechs pour les moyens de paiement, mais aussi les services à destination des particuliers, et les produits d’épargne et d’assurance. En revanche, on oublie souvent les autres acteurs non bancaires, qui gagnent pourtant du terrain, à l’image d’Amazon et ses prêts d’exploitation aux PME.

Les prêts aux PME, une activité en pleine croissance

Sur la période 2011-2015, les prêts accordés par le géant de l’Internet ont atteint 2 milliards de dollars. L’année dernière, les statistiques officielles font état de 3 milliards générés pour cette activité.

Elle consiste en la distribution de prêts d’un montant compris entre 1000 et 750 000 dollars remboursable en quelques mois avec une limite à un an. L’offre s’adresse à l’ensemble des entreprises américaines, britanniques et japonaises référencées sur MarketPlace, la plateforme de vente d’Amazon.

Elle a bénéficié à 20 000 des 2 millions d’entreprises référencées, permettant dans la majorité des cas de consolider leurs relations avec un distributeur essentiel pour leur business.

Multiples avantages pour Amazon

Amazon titre de nombreux bénéfices de ces prêts d’exploitation. D’une part, ceux-ci génèrent des marges élevées, puisque les fonds octroyés proviennent d’une trésorerie importante et que le taux de défaillance est moindre.

D’ailleurs, le cas échéant, la société débitrice, du fait de sa dépendance commerciale à Amazon, fournit à celle-ci une garantie solide de recouvrer son dû.

D’autre part, les données collectées par cette entreprise, qui fait grand usage du Big Data, sont précieuses. Grâce à ces renseignements, il a une connaissance approfondie de la situation de ses clients, tant sur le plan financier que commerciale.

Menace croissante pour les banques traditionnelles

Pour les acteurs traditionnels du secteur bancaire, cette capacité qu’a Amazon à établir très rapidement une relation de proximité avec les entreprises est inquiétante, alors qu’il leur a fallu des décennies à parvenir à un tel résultat.

De plus, les clients se montrent aujourd’hui plus exigeants et plus volatiles. Dans un contexte de taux faibles, la guerre des prix fait rage. Les consommateurs n’hésitent pas à recourir à la simulation de prêt professionnel, prêt personnel ou emprunt immobilier pour trouver les conditions les plus avantageuses. Et cela, sans compter avec des mesures comme la loi sur la mobilité bancaire, qui facilitent ces « infidélités ».

Avec cette concurrence sur le crédit, support historique de leur activité, c’est tout le modèle économique des banques qui risque donc d’être remis en cause.

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