
Avec les départs massifs à la retraite de la génération des baby-boomers, ce sont des milliers d’entreprises qui devraient changer de propriétaire d’ici les prochaines années. Une aubaine pour ceux qui rêvent de se reconvertir ou se lancer en affaire. Prudence tout de même, car la reprise d’une entreprise comporte des risques qu’il convient de bien mesurer sinon de bien maîtriser.
Entre une reprise et une création d’entreprises, mieux vaut choisir la première option, car c’est la moins risquée des deux. Les statistiques le prouvent. Le taux de survie à 5 ans des entreprises rachetées est bien supérieur à celui des structures créées à partir de « zéro » (60 % pour les premières contre 50 % pour les secondes).
Malgré tout, comme pour n’importe quel projet d’entrepreneuriat, la reprise peut néanmoins recéler des pièges.
Il faut procéder à des investigations. Quand on achète une maison, ne réalise-t-on pas un état des lieux général avant de signer l’acte de vente. C’est la même chose ici. Il faut se renseigner sur l’entreprise cible, d’un point de vue social, juridique, capitalistique, etc. Cette phase de diagnostic et d’audit peut prendre plusieurs jours
Nathalie Carré, chargée de mission entrepreneuriat à la Chambre de commerce et d’industrie-France.
L’un des principaux risques pour le repreneur, c’est surtout de payer trop cher pour une entreprise peu, voire non rentable. En effet, il arrive souvent que le prix demandé par le vendeur soit trop élevé au regard de la rentabilité souhaitée.
Important Pour avoir une idée précise du prix réel d’une entreprise, l’idéal serait donc d’évaluer le fonds de commerce et le stock, les créances clients, les dettes fiscales et sociales qui peuvent indiquer une rentabilité défaillante.
Certains vendeurs peuvent succomber à la tentation de maquiller les comptes. Il ne faut pas se laisser duper par ces manipulations frauduleuses.
Important Pour cela, pensez à repérer les artifices fiscaux, amortissements ou provisions ainsi que les événements exceptionnels pouvant impacter les comptes.
Un gros marché réalisé en année N-1 peut expliquer un bon résultat. À l’inverse, une indemnité de licenciement versée à un cadre dirigeant peut grever les comptes
Sébastien Vialatte, expert-comptable chez Fidaco.
Un chiffre d’affaires conséquent n’est pas forcément synonyme de clientèle assurée. Restez ainsi très attentif aux situations de dépendance envers quelques gros clients. Le type de relation qu’ils entretiennent avec le vendeur peut avoir une grande importance.
Important Si vous êtes contractualisé, vous êtes assuré de les garder pendant un temps. Au contraire, pensez à mettre en balance votre situation avec les exigences de la clientèle.
Le fait d’être totalement étranger au cédant peut jouer en votre défaveur et entraîner une perte de chiffres d’affaires. Toutefois, vous aurez l’avantage d’apporter un regard neuf et d’insuffler une nouvelle dynamique commerciale à l’entreprise.
Conseil :
Si vous envisagez de contracter un emprunt bancaire pour financer la reprise, pensez d’abord à effectuer une simulation de prêt professionnel pour connaître votre capacité d’endettement et trouver le bon équilibre entre vos mensualités et vos revenus.