Le record de levée de fonds par une start-up européenne vient d’être battu par Improbable, une jeune entreprise londonienne spécialisée dans la réalité virtuelle. Le fonds japonais SoftBank vient en effet d’y investir 502 millions de dollars (l’équivalent 460 millions d’euros). Mais malgré cette somme colossale, sa prise de participation ne dépasserait pas 50 % du capital de la jeune pousse britannique.
Avec cette opération majeure, Improbable devient l’une des très convoitées « licornes » d’Europe. En 2016, le continent comptait d’après 47 de GP Bullhound ces sociétés non cotées, mais valorisées à plus d’un milliard de dollars.
Avec Improbable en plus, qui porte le total de ses licornes à 19, la Grande-Bretagne confirme sa place de numéro un au classement. La Suède la suit de loin avec 7 licornes, devant l’Allemagne (6) et la France (3).
Le montant de ce tour de table a de quoi surprendre, puisque la valorisation de l’entreprise n’était que de 100 millions lors de la précédente édition, en 2015. Sa valeur aurait donc décuplé en deux petites années, alors qu’elle emploie 200 personnes et que son chiffre d’affaires est encore peu important.
En réalité, si Improbable a réussi à convaincre SoftBank, spécialise du financement d’entreprises innovantes, c’est pour son potentiel énorme, car les possibles applications de sa plateforme sont multiples. Elle s’adresse aux concepteurs de jeux vidéo, mais également aux collectivités locales pour optimiser le trafic routier urbain.
La start-up veut aller encore plus loin en proposant au ministère de la Défense britannique de se servir de sa technologie pour des simulations d’opérations militaires.
Côté santé, elle permettrait de simuler la propagation d’un virus tandis que dans le domaine de l’énergie, elle faciliterait par exemple la modélisation d’un réseau électrique. Plus largement, Improbable s’apparente à un App Store dédié à la simulation à grande échelle.
Herman Narula, l’un des deux cofondateurs d’Improbable, est très soucieux de préserver l’indépendance de son entreprise.
Un pari difficile, toutes les sociétés européennes à un tel niveau de valorisation finissant immanquablement par passer sous le giron de groupes américains, comme le fut la petite entreprise britannique DeepMind par Google en 2014.
Toujours est-il que le coup d’éclat d’Improbable est un signe positif fort à l’adresse des entrepreneurs européens en quête de fonds pour financer leur croissance.
