Les dirigeants de PME préfèrent limiter leur croissance

Croissance des PME

Alors que l’État, les banques et investisseurs se préoccupent du financement des PME françaises pour accompagner leur croissance, leurs dirigeants seraient plus soucieux de se maintenir à leur situation actuelle. Quelle approche adopter au vu de ce constat ?

Volonté de limitation en taille aux multiples motivations

Les résultats d’une étude de l’Observatoire économique du groupe BPCE concernant les modèles de croissance des PME et des ETI viennent de sortir. Et la surprise vient de leur premier souci, qui n’est pas le financement, mais la stabilité en taille.

Concrètement, la plupart des dirigeants de ces petites et moyennes entreprises préfèrent « ne pas dépasser une certaine taille » et limitent par conséquent volontairement leur développement.

Cette stratégie est motivée par le souhait, d’une part de rester en deçà des seuils réglementaires ou sociaux qui compliquent notablement la gestion, et d’autre part, de protéger leurs acquis. Les entrepreneurs aussi optent majoritairement pour une accumulation des fonds propres pour assurer leur solidité financière. Mais des raisons plus personnelles interviennent également, notamment l’envie de « préserver sa vie personnelle » et de rester sur le terrain.

Impacts de la limitation de croissance des PME pour l’économie

Si cette volonté peut être vue comme légitime pour chaque dirigeant, les experts estiment que le régime de croissance est globalement inférieur au niveau recommandé. Ainsi, le nombre total de PME et d’ETI, ainsi que leurs effectifs, n’ont augmenté que de 3,7 % et 1,1 % respectivement de 2003 à 2014. La montée en taille est principalement le fait des entreprises employant entre 10 et 19 salariés.

Derrière cette stabilité, le renouvellement est extrêmement rapide. Chaque triennat voit l’apparition de 20 à 25 % PME, principalement d’anciennes TPE ; mais sur la même période, une proportion quasiment égale sort de la catégorie par disparition, rachat ou retour à l’état de TPE. Le phénomène s’est accentué après la crise financière, même s’il a commencé en 2004.

La tendance entraîne plusieurs problèmes pour la France, déjà marquée par une des plus faibles densités européennes en PME et ETI. Sans grosses entreprises, le taux de marge et le recours au prêt professionnel sont moindres, l’investissement et l’expansion sont limités.

L’Observatoire recommande une meilleure valorisation de l’innovation, l’encouragement à l’internationalisation et la constitution de réseaux professionnels. Une politique qui concerne autant les PME que les pouvoirs publics et les établissements bancaires.

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