Accès au crédit bancaire pour les entrepreneurs : état des lieux

Les professionnels contractent un crédit bancaire

Questionné par Le Figaro sur la difficulté d’accès au crédit professionnel, le Président du service de Médiation du crédit aux entreprises, Fabrice Pesin, fait le point sur la situation.

L’accès au prêt professionnel varie selon la taille des entreprises

D’après Fabrice Pesin, l'accès aux crédits bancaires est beaucoup moins problématique pour les ETI et les « belles » PME de 10 salariés et plus. Ce qui n’est pas le cas pour les TPE de moins de 10 salariés. Les chiffres viennent appuyer ses dires avec 94 % de PME ayant obtenu des crédits d’investissement, contre 82 % de TPE au premier trimestre 2016.

Pour les crédits de trésorerie, seulement 68 % des TPE ont obtenu satisfaction, contre 83 % des PME. Pour expliquer cet écart, Fabrice Pesin, pointe du doigt le fait que les TPE ne disposent pas toujours de fonds propres. En plus, à la différence des PME et ETI, les patrons de TPE oublient généralement de mettre en place des outils de gestion financière et des tableaux de pilotage de la trésorerie, ce qui ne joue pas en leur faveur.

Les garanties demandées pour accéder à un crédit professionnel

L’accès à un prêt professionnel dépend aussi largement du type de garantie proposé. En règle générale, quelle que soit la taille de l’entreprise, l’immobilier étant la meilleure garantie pour une banque, il ne sera pas difficile d’obtenir un crédit si celui-ci sert à financer des locaux industriels ou des bureaux. Idem, si l’entreprise souhaite acquérir des actifs industriels (machines-outils, véhicules de société…).

En revanche, la négociation se complique dès qu’il s’agit d’investissements immatériels comme la formation des salariés, les dépenses marketing ou de R&D… Le patrimoine du dirigeant peut alors être mis en jeu, car la banque souhaitera lui demander une caution personnelle. Pourtant, ces investissements immatériels sont essentiels pour la productivité des entreprises.

Des conditions d’accès au crédit plus dures

Les difficultés d’accès au financement se font également ressentir dans les phases de rebond. Il n’est pas rare de voir des entreprises qui, après des années difficiles, se retrouvent avec plusieurs commandes et prévoient une croissance importante, de l’ordre de 20 % à 25 %. Pour financer cette reprise, elles doivent solliciter un crédit, mais le dialogue avec la banque est parfois compliqué. Pour cause, le banquier ne tient compte que des derniers bilans avant de consentir un prêt professionnel. Il regarde rarement le futur, même si celui-ci s’avère prometteur.

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