Le secteur de l’immobilier souffre de l’inflation

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Les investisseurs, les constructeurs et les promoteurs immobiliers sont affectés par l’inflation de différentes manières. La rentabilité devient décevante face au coût des matériaux et des taux d’intérêt. Même si les banques continuent d’octroyer des prêts, les chantiers ne sont pas livrés à temps. Certains clients commencent aussi à se désister.

La pandémie du coronavirus a entraîné une hausse des prix pour les matériaux de construction. La guerre en Ukraine ajoute de nouveaux problèmes concernant le secteur de l’immobilier. Elle a, entre autres, fait flamber le coût de l’énergie. Par conséquent, les produits qui en dépendent pendant le processus de fabrication coûtent plus cher. Il s’agit des huisseries en alu, des carreaux et des tuiles. La situation a modifié le comportement des différents acteurs en l’espace de quelques mois seulement. Le marché du résidentiel pour 2022 en est un parfait exemple. Le recul des investissements passe de 18 % concernant les six premiers mois à 47 % pour leur deuxième moitié.

Des problèmes de financement et d’approvisionnement

D’autres paramètres s’ajoutent à la hausse des coûts. Nicolas Paillot de Montabert, du cabinet Accuracy, rapporte un décalage dans l’approvisionnement. Il souligne :

J'ai des clients qui ne peuvent pas livrer leur immeuble parce qu'il leur manque des puces pour les ascenseurs.

Nicolas Paillot de Montabert

En parallèle, les promoteurs signalent davantage de clients qui se désistent. La part des primo-accédants est aussi moins importante qu’auparavant.

Les investisseurs sont de plus en plus réticents pour le secteur résidentiel. C’est du moins ce que rapporte Immostat quelques semaines auparavant. La tendance pourrait se confirmer ou changer jusqu’à la fin de l’année. L’investissement dans les bureaux n’est cependant pas encore impacté jusqu’à présent.

Les fonds d’investissement et les foncières sont les plus affectés par la situation actuelle. Ils recherchent du crédit professionnel auprès des banques qui utilisent des taux d’intérêts plus importants. Les promoteurs, quant à eux, ne sont pas directement touchés par les problèmes de taux. Ils tirent leur financement des clients qui versent des avances.

Les taux d’intérêts et la capacité d’achat des ménages

L’attentisme des investisseurs s’explique entre autres par les problèmes de rentabilité. Nicolas Paillot de Montabert explique que les vendeurs sont intraitables sur les prix. S’y ajoutent des taux d’intérêts qui ont doublé en moins d’un an.

Selon le représentant d'Accuracy :

Il y a des acteurs, et notamment les family offices [ces entreprises gérant le patrimoine de familles fortunées, NDLR], qui peuvent encore investir dans l'immobilier sur fonds propres.

Nicolas Paillot de Montabert

Les professionnels préfèrent toutefois s’endetter plutôt que d’utiliser des fonds propres. Certes, les banquiers hésitent, mais continuent d’octroyer des prêts.

La Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim), à travers Emmanuel Perray, note :

La capacité d'achats immobiliers des ménages reste à un niveau élevé au niveau national.

Nicolas Paillot de Montabert

La hausse des taux est toutefois en train de modifier cette tendance. La capacité d’achat est nettement en baisse dans quelques villes selon toujours la Fnaim. La société Crédit Logement a dû produire moins de crédits pour l’été.

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