Le projet de reprise de Caddie toujours en suspens

chariots

Début janvier, Caddie, le fabricant emblématique de chariots de supermarché, se déclare en faillite et se saisit du tribunal de commerce de Saverne, dans le Bas-Rhin. Afin d’éviter la liquidation, la société a prospecté plusieurs repreneurs, en vain. Seul l’actuel patron, Stéphane Dedieu, a répondu présent. Mais son projet manque encore d’arguments.

Dix ans après sa dernière cessation de paiement, Caddie dépose de nouveau le bilan en janvier, après plusieurs mois passés dans la tourmente à cause des perturbations liées au Covid, en particulier les fermetures des grands magasins.

Pour pouvoir se relever, la société a besoin de trouver un repreneur prêt à soutenir et participer à son redressement. Toutefois, les candidats intéressés par la compagnie se font rares, la conjoncture n’étant pas vraiment favorable. Caddie doit alors se contenter de la proposition de Stéphane Dedieu. Pour Bercy, le plan proposé par l’actuel directeur général doit faire l’objet d’un audit par un tiers indépendant.

Un énième renvoi angoissant pour les salariés

Sommé d’intervenir sur le sort de Caddie, l’État dit suivre de près le dossier, compte tenu de l’attractivité de la marque et de son positionnement sur le marché de la grande distribution. Néanmoins, Bercy ne promet aucune solution miracle. Le ministère de l’Économie rappelle que la société basée à Dettwiller, dans le Bas-Rhin, a bénéficié par le passé de plus de 14 millions d’euros d’aides de l’État, sous forme de crédit professionnel, d’avance remboursable ou de subvention.

Dans ces conditions, Bercy exige que le projet de reprise du fabricant de chariots soit crédible et sérieux. Le ministère souhaite s’engager dans un plan qui n’est pas une fuite en avant et permet à la société de subsister dans la durée. Ces deux conditions constituent un préalable indispensable au déblocage de fonds publics. Pour s’en assurer, Bercy demande un audit indépendant sur le montage financier du projet porté par Stephane Dedieu, l’actuel dirigeant de la compagnie.

Jusqu’à présent, aucun détail sur les résultats de cette évaluation ni sur la réponse de l’État n’a filtré. Pourtant, le tribunal judiciaire de Saverne a fixé au vendredi 11 mars la date limite pour présenter un plan de financement suffisamment solide pour empêcher une liquidation judiciaire. Les incertitudes autour de cette affaire sont difficiles à vivre pour les 139 salariés de Caddie, dont 111 conserveront leur poste si le projet de Stéphane Dedieu est approuvé. Au 1er mars, le patron de Caddie devait encore trouver 2,5 millions d’euros – sur 4 millions – pour consolider sa proposition de reprise.

Un prêt exceptionnel de l’État et de la région

Depuis l’annonce de la cessation de paiement, Caddie a toujours payé à temps ses salariés, grâce à un prêt public exceptionnel financé par la région Grand Est et par l’État. Au total, la société a obtenu 400 000 euros ces deux derniers mois.

Pour Me Claude-Maxime Weil, le second renvoi gagné par Caddie prouve la volonté du tribunal et des parties impliquées de trouver une solution. Toutefois, l’administrateur judiciaire estime que le repreneur doit maintenant présenter un plan concret et solide. Le tribunal ne pourra pas reporter indéfiniment le jugement de ce dossier, même si le nom Caddie représente beaucoup pour la région et pour la France.

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