Les entreprises opérant en Russie s’inquiètent de la capacité des assureurs crédit à indemniser les défauts de paiement

Marsh & McLennan

Maintenant que des sanctions économiques et financières sont menées contre la Russie en guise de répression face à ses attaques contre l’Ukraine, les entreprises tricolores s’inquiètent des impacts négatifs sur leur relation avec les assureurs crédit. Du moins, en ce qui concerne les enseignes ayant des activités dans ce pays.

Depuis que la guerre a éclaté entre la Russie et l’Ukraine, de nombreux entrepreneurs ont pris conscience de l’importance de souscrire à une assurance multirisque professionnelle pour la simple raison que ce type de service est un gage de sécurité à toute épreuve pour l’indemnisation.

Le fait est que les entreprises qui n’ont pas eu le bon sens de choisir cette catégorie de couverture sont désormais en proie à une inquiétude grandissante notamment pour celles qui mènent des activités sur le territoire russe.

Prenant compte des impacts des sanctions économiques imposées par les Occidentaux, ces dernières sont en effet amenées à se demander si leurs assureurs crédit seraient en mesure de les indemniser en cas de défaut de paiements de leurs partenaires en Russie.

L’inquiétude s’amplifie

Pour les entreprises rattachées à un contrat d’assurance multirisque professionnelle, la question ne pose pas quant à la capacité des assureurs crédit à couvrir les éventuels défauts de paiement liés aux impacts des sanctions économiques imposées contre la Russie. Pour les autres, c’est une autre paire de manches puisque pour l’heure, elles ne savent pas vraiment sur quel pied danser.

De quoi amplifier les craintes selon Patrick Martin, président délégué du Medef indiquant que :

Certaines entreprises ne savent pas si leurs assurances export sont encore valides, ce qui suscite des inquiétudes.

Patrick Martin

Et le comportement actuel des opérateurs concernés n’est pas pour arranger les choses selon Gilles Maman de chez Marsh France soulignant que :

On n’a pas de réponse claire et définitive des assureurs crédit sur la partie indemnisation d’entreprises exposées à la Russie.

Gilles Maman

Un point de vue partagé par Franz Zurenger, un membre de l’AFTE qui a tenu à attirer l’attention en s’exprimant en ces termes :

Tout l’enjeu est de savoir quelle est l’interprétation des clauses juridiques actuelles dans nos contrats pour savoir si on va vers une indemnisation.

Franz Zurenger

Rien de très alarmant pour l’instant

Face à cette inquiétude montante, les assureurs tiennent à calmer les tensions en indiquant que pour l’instant, il n’y a rien de très alarmant même si la Russie a été placée dans la catégorie des pays à risque au même rang que l’Angola. Pour étayer ce point de vue, un professionnel du domaine a rappelé que :

Dans la plupart des contrats, ce qui n’est pas couvert, c’est le risque d’une guerre entre deux des cinq membres du conseil de sécurité de l’ONU. Techniquement, aujourd’hui, ce n’est pas le cas.

Et puisqu’il est essentiellement question d’indemnisation, Franz Zurenger a également fait remarquer que :

Les assureurs crédit n’ont pas coupé le robinet immédiatement dès l’entrée dans le conflit, comme cela avait été le cas pour le Covid-19.

Franz Zurenger

Et ce n’est pas faute de le croire selon Gilles Maman indiquant pour sa part que jusqu’ici, aucun sinistre en lien aux sanctions occidentales ou à la guerre n’est constaté.

Soit, autant d’indicateurs qui devraient temporairement apaiser les craintes selon les assureurs qui ont cependant adopté des mesures visant à limiter les dégâts sur les nouvelles souscriptions comme c’est le cas pour Euler Hermes annonçant que :

On a décidé de ne plus accorder de nouvelles garanties ou de garanties additionnelles sur les marchés russes et ukrainiens depuis quelques jours.
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