Le contexte géopolitique risque de freiner la récente reprise de la production industrielle tricolore

pièces de monnaie et sablier

Après une période de ralentissement, l’industrie manufacturière tricolore a commencé à démontrer des signes de dynamisme depuis début 2022. Une nouvelle plutôt encourageante qui risque cependant d’être passagère selon l’économiste Sylvain Bersinger s’accordant à dire que les impacts de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourraient freiner la filière dans ses élans.

L’Insee a récemment rendu public un rapport traitant le sujet sur l’évolution mensuelle de l’industrie française. La note qui a permis de découvrir que la situation est plutôt encourageante pour la production manufacturière qui, après deux mois de tendance baissière, a retrouvé la voie de la croissance en janvier 2022.

Nuance cependant puisque l’Institut national de la statistique et des études économiques a tenu à faire remarquer que cette légère reprise est portée par certaines filières expliquant le regain de confiance constaté auprès de certains industriels en février.

Une belle perspective qui pourrait se ternir selon Sylvain Bersinger prenant en compte les impacts de la guerre en Ukraine.

Un début d’année marqué par une légère reprise

Dans son rapport mensuel, l’Insee a fait état d’un début d’année marqué par une légère reprise de la production manufacturière après la tendance baissière constatée sur le mois de novembre et de décembre de 2021. Ainsi, l’Institut a fait savoir qu’une croissance de 1,6% s’est manifestée en janvier. À un niveau plutôt encourageant selon l’économiste Sylvain Bersinger faisant remarquer que :

À 99,9 en janvier, l’indice de production manufacturière retrouve son niveau de 2015.

Sylvain Bersinger

Mais puisqu’il s’agit d’une moyenne, il serait utile de préciser que la performance était au rendez-vous pour certaines filières si d’autres ont pris la direction opposée. Pour ce qui est des résultats négatifs, l’Insee a mis en exergue le recul de 5% enregistré auprès de l’industrie automobile ainsi que l’effondrement de 27,4% du côté des matériels de transport.

Quant aux bilans positifs, les yeux sont plutôt rivés sur l’industrie pharmaceutique affichant un accroissement de 21% au premier mois de l’année si ce niveau est de 4,7% pour l’agroalimentaire et la cokéfaction-raffinage. De quoi permettre à ces filières d’être plus près ou de surpasser leur niveau observé sur la période d’avant-crise.

Un regain de confiance constaté

Toujours dans le cadre de ses enquêtes, l’Insee a aussi porté un regard sur le climat des affaires dans l’Hexagone suite à cette reprise de janvier. L’initiative permettant à l’organisme de découvrir que le moral des industriels tricolores s’est amélioré d’autant qu’ils sont conscients qu’ils peuvent compter sur le prêt entreprise en cas de besoin.

Un point de vue partagé par l’Institut IHS Markit faisant savoir que ce regain de confiance s’est manifesté à travers l’indice PMI composite s’élevant à hauteur de 57,4 points suite à une croissance de près de 5 points. Mais ce résultat, c’était avant que le contexte géopolitique se détériore entre la Russie et l’Ukraine selon Sylvain Bersinger pensant à un éventuel retournement de situation suite à la baisse de 1,5% des exportations françaises. Et pas seulement puisque cet expert a aussi indiqué que :

De nouvelles pénuries pourraient apparaître et la hausse des coûts des matières premières va rogner les marges des entreprises et le pouvoir d’achat des consommateurs.

Sylvain Bersinger

Ce qui, dans l’ensemble, devrait avoir des impacts négatifs sur la production industrielle et notamment pour la filière automobile et autres matériels de transports selon cet économiste rappelant que la pénurie de matières premières est l’un des obstacles majeurs dans ces domaines.

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