Un nouveau restaurant bio, spécialisé dans les nems, bobuns et rouleaux de printemps, a ouvert ses portes à Quimperlé (Finistère) l’an dernier, au début du mois d’août. À la tête de Bionems se trouve l’entrepreneuse vietnamienne Thi Hahn Doan. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail, un projet retardé par manque de financement.
Thi Hahn Doan, trentenaire, a inauguré à la fin du mois de juillet de l’année dernière, son restaurant. Pourtant, rien ne l’y préparait. Lorsqu’elle arrive en France à l’âge de 18 ans, elle est fraîchement diplômée en gestion bancaire. À la recherche d’un travail dans lequel elle peut s’épanouir, elle découvre le monde des marchés et du bio grâce à sa belle-mère.
Après avoir acquis de l’expérience, elle se lance à son tour à bord d’un food truck en 2016 et offre un voyage gustatif à ses clients. Par manque de financement, elle a dû attendre jusqu’en 2021 pour voir son activité se développer.
Grâce au succès de son food truck bord connu pour ses nombreuses variétés de nems, Thi Hahn Doan a réussi à ouvrir son restaurant Bionems, ce qui n’a pas été chose facile. Lorsqu’elle a eu l’idée de se trouver un local pour son laboratoire, le projet n’a pas abouti. Pour cause, les banques ne veulent pas accorder un crédit professionnel sans un apport de 15 000 euros qu’elle n’avait pas en main. Elle s’est alors contentée d’une cuisine aménagée dans le garage de ses parents.
Mais au début de l’année 2020, Thi Hahn Doan a réussi à obtenir 15 000 euros sous forme de prêt d’honneur auprès de la Chambre de commerce et d’industrie. Elle a utilisé cet emprunt comme apport pour demander un financement bancaire. Elle a décroché alors un crédit de 70 000 euros, ce qui lui a permis d’agrandir davantage son entreprise. Un an après, elle a pu ouvrir son restaurant Bionems à Quimperlé.
La petite entreprise individuelle s’est donc transformée en EIRL sous les conseils d’un professionnel dans le domaine de la gestion, finance et fiscalité. Ambitieuse, Thi Hahn Doan ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et envisage de faire d’en faire une SARL et se trouver des associés.
Bionems devient aujourd’hui un grand restaurant, alors que rien ne présageait cette voie pour l’entrepreneuse vietnamienne. Ayant quitté son pays natal à l’âge de 18 ans, elle envisageait d’exercer tout simplement une activité qui lui offrirait plus de liberté.
C’est en aidant sa belle-mère à vendre des fromages bio dans les marchés qu’elle a eu un déclic. Elle a découvert qu’elle a de grandes capacités à entreprendre et à se rapprocher de la clientèle. L’idée de prendre son envol a germé doucement. Il y a quelques années, lors d’une vente aux enchères, elle a acheté un camion à 16 000 euros, une somme obtenue grâce à une aide de ses proches et à un microcrédit. Avec cet argent, elle a créé son entreprise individuelle et embauché trois salariés. Son objectif était de proposer des produits de qualité et faits maison. Ses efforts ont ensuite payé puisque sa petite entreprise a généré un chiffre d’affaires de 80 000 euros en 2020.
