Sur la période d’avant la crise sanitaire, les pays de la zone euro affichaient une décennie d’excédents commerciaux. Une époque désormais révolue selon les analystes observant que depuis un an, ce phénomène encourageant a cédé sa place à un déficit commercial qui n’a fait que se renforcer depuis début 2022.
Depuis toujours, le crédit professionnel serte de levier principal au développement des activités commerciales des acteurs économiques des pays de la zone euro que ce soit du côté de l’importation ou de l’exportation. Toutefois, les analystes s’accordent à dire que désormais, il faudrait beaucoup plus pour bien huiler la machine.
La raison, c’est que depuis la crise sanitaire, de nombreux facteurs sont venus lester la croissance du système. Et les impacts risquent d’entrainer une tendance de fond selon ces experts estimant qu’une décennie d’excédents commerciaux pourrait céder sa place à un déficit commercial significatif qui s’est déjà manifesté depuis un an.
D’après les connaisseurs, l’économie de la zone euro se prépare à entrer dans une nouvelle ère de son histoire. Du moins, en ce qui concerne la filière commerciale qui a connu une décennie de croissance se manifestant à travers des excédents commerciaux affichant une moyenne mensuelle estimée à 18,6 milliards d’euros.
Mais ça, c’était sur la période d’avant-crise puisque depuis, c’est la décadence qui a pris la relève et qui s’annonce comme une tendance de fond. Les experts en donnent la preuve en faisant valoir que depuis un an, c’est le déficit commercial qui se fait remarquer auprès de la filière enregistrant une perte moyenne de 21 milliards d’euros par mois rien qu’entre janvier et avril 2022.
Un niveau qui a atteint la barre des 32 milliards en avril dernier pour ainsi dire que l’écart s’est creusé davantage et risque de continuer dans ce sens dans les mois à venir.
Aux yeux des analystes, l’évolution de l’activité commerciale de la zone euro s’explique principalement à travers le commerce extérieur. En ce qui concerne les excédents par exemple, l’économiste Charles-Henri Colombier a fait savoir que :
Cette période correspondait au moment où le prix des matières premières puis du pétrole a baissé, c’est-à-dire entre 2012 et 2014. Elle coïncide aussi avec le moment où la machine exportatrice allemande tournait à plein régime.
Charles-Henri Colombier
Ce qui explique en outre la tendance baissière remarquée depuis un an selon cet expert pensant à un retournement de situation mettant en valeur la décadence de la filière exportatrice lestée en grande partie par la flambée des prix de l’énergie.
La réouverture des économies après l’épidémie y est pour beaucoup. Et la guerre en Ukraine n’est pas pour arranger les choses étant donné qu’en matière d’approvisionnement de gaz, la Russie est le premier fournisseur de l’UE.
De quoi, engendrer un déséquilibre dans lequel l’importation a pris le dessus sur l’exportation en affichant un accroissement de 37% par rapport en 2019 contre 16%. Une situation qui intervient, alors que le gaz et les hydrocarbures pèsent lourds dans les produits importés et qu’en parallèle :
Concernant ce dernier point, il faut préciser que la grande majorité des biens sont importés de Chine à l’instar de l’électronique grand public et des équipements de maisons ou de loisirs.
Et la baisse de compétitivité de l’industrie européenne s’est ajoutée à la liste des facteurs aggravants en faisant allusion à la chimie qui dépend principalement du gaz et à l’automobile comme l’explique Charles-Henri Colombier :
Un des points forts européens, l’automobile, connaît aujourd’hui une mutation profonde avec le passage à l’électrique. Or, une plus grande partie de la valeur ajoutée des véhicules électriques est faite en Asie. Sans compter que les pénuries de composants ont fait chuter la production d’automobiles en Europe.Charles-Henri Colombier