Très actif sur l’immobilier parisien, le groupe LVMH enchaîne les achats et les rénovations de locaux commerciaux dans les avenues les plus réputées de la capitale. Cette forte activité témoigne du dynamisme intact du luxe, un des rares secteurs épargnés par le ralentissement économique provoqué par la pandémie.
Ces deux dernières années, le marché immobilier français traverse une période de creux, marquée par :
Dans ce contexte trouble, les opérations menées par LVMH semblent aller à l’encontre de la tendance globale. Néanmoins, les investissements du groupe de Bernard Arnault redonnent vie aux artères commerçantes de la Ville Lumière. Des Champs-Élysées, l’avenue George-V à l’avenue Montaigne et la place Vendôme, les acquisitions du géant du luxe ressemblent à une partie de Monopoly… jouée avec beaucoup d’argent réel.
Appuyé par la fortune immense de son propriétaire, LVMH multiplie les investissements dans l’immobilier parisien. Le grand patron lui-même contribue énormément à ces dépenses. Bernard Arnault figure ainsi parmi les plus grands mécènes de la reconstruction de Notre-Dame. Il a aussi injecté des millions dans la restauration de l’église de La Madeleine, un immense chantier difficile à financer avec un crédit professionnel.
Pendant les travaux, la façade du site sera couverte par d’immenses bâches publicitaires qui seront probablement occupées par les marques de LVMH. La publicité devrait rapporter 8 millions au projet, sur les 10 millions nécessaires à sa réalisation. Au-delà de ces opérations de sponsoring, le groupe renforce sa présence dans tous les endroits stratégiques de Paris, surtout les gares. L’entreprise possède des boutiques Sephora dans toutes les gares parisiennes, sauf dans celle d’Austerlitz.
Sur la rive gauche, l’empire de Bernard Arnault parie sur les entreprises du futur en incubation dans la Maison des start-ups, qui occupe l’ancienne halle Freyssinet. Plus de 130 entreprises de la mode, de la distribution ou du luxe y sont hébergées. Non loin de là, les nouveaux bureaux de Moët Hennessy, imaginés par le studio Barbarito Bancel Architectes, trônent au-dessus de la Grande Épicerie de Paris.
Sur la rive droite, l’homme le plus riche de France jette son dévolu sur les adresses indissociables au luxe, comme la place Vendôme. LVMH occupe la moitié des emplacements premium de cet espace emblématique du 1er arrondissement. Toutes ses marques phares y sont présentes : Bulgari s’installe au 21, tandis que les joaillers Fred et Repossi occupent respectivement le 6 et le 14. Hublot conserve son flagship au 10, Chaumet est au 12 et Louis Vuitton, au 4.
Toujours dans le 1er arrondissement, le siège de Louis Vuitton fait peau neuve, avec son hôtel et ses restaurants. Le groupe a aussi conclu un accord sur la construction de 96 logements sociaux dans le même complexe que le magasin de la Samaritaine. Cette conquête de Paris s’étend sur l’avenue George-V, où l’empereur du luxe a ouvert un nouveau palace : l’hôtel Bulgari Paris. Au 103, LVMH ouvrira bientôt une immense boutique Christian Dior, juste en face de la future succursale de Bulgari.
Dans le bois de Boulogne, le groupe marque sa présence avec la Maison LVMH-Arts-Talents-Patrimoine, dont la rénovation a coûté 150 millions. Les intentions du numéro 1 mondial du luxe sont claires : le groupe veut redorer le blason des artères commerçantes de Paris, en prévision des Jeux olympiques de 2024.