Malgré des débuts prometteurs, la vente en vrac est aujourd’hui en mauvaise posture avec une baisse fulgurante de la fréquentation des boutiques. À l’origine de ce drame : la crise liée au Covid-19. Il convient de noter qu’elle a entraîné également un changement du mode consommation des Français. Explications.
La vente en vrac avait commencé à intéresser de plus en plus de Français avec 920 boutiques spécialisées aujourd’hui contre une quinzaine en 2015. Mais cet engouement s’est vite évanoui avec la crise sanitaire. Évitant au maximum le contact, les consommateurs préfèrent se tourner vers les livraisons à domicile et le drive. Résultat : une trentaine de boutiques ont mis la clé sous la porte en 2021. Une situation que les acteurs de ce secteur espèrent être « temporaire » avec une reprise progressive avec la fin de la crise sanitaire. L’Article 11 de la loi Climat et Résilience viendra à la rescousse de ce mode de consommation.
Les magasins de vente en vrac se retrouvent aujourd’hui face à un adversaire de taille : les supermarchés. Les géants de la grande distribution s’intéressent davantage à ce marché qui représentait 59 % de leurs ventes en 2021 contre 50 % l’année précédente. Si, par exemple, Monoprix ne proposait que 300 références de produits en vrac en 2020, ce chiffre est passé à 370 pour 2021. Une situation qui mène davantage les boutiques, qui ont déjà du mal à rembourser leur crédit professionnel, au bord du gouffre.
En revanche, les chiffres de vente stagnent pour les magasins, tournant autour de 1,3 milliard d’euros depuis 2020, ce qui prouve que les consommateurs n’attachent pas une grande importance à l’endroit. Un coup dur pour les boutiques de vente en vrac qui ont été une trentaine à fermer leurs portes en 2021, alors qu’elles n’étaient qu’une dizaine l’année précédente. Certains établissements parlent même d’une chute de 20 % de leurs chiffres d’affaires depuis début 2022.
La crise sanitaire n’a pas épargné le secteur. Certains gérants de boutiques de ventes ont remarqué une baisse de fréquentation de leurs établissements de septembre 2021 à aujourd’hui. Pour cause, le changement du comportement de consommation des Français. Le drive et la livraison prennent de plus en plus de place (avec une hausse de 47 % de 2018 à 2020), au détriment du commerce physique (avec une baisse de fréquentation de 20 à 30 % par rapport à 2019).
Mais les acteurs du secteur envisagent quand même un avenir radieux d’ici quelque temps avec la fin de la crise sanitaire. Et l’Article 11 de la loi Climat et Résilience qui oblige les grandes surfaces à dédier 20 % de leurs superficies à la vente en vrac joue aussi en faveur de ce nouveau mode de consommation.