La difficulté à recruter des saisonniers continue de lester le développement de la filière tourisme

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Maintenant que le poids de la crise sanitaire s’est allégé pour donner une lueur d’espoir à la filière tourisme qui s’attend à une saison 2022 prometteuse, un problème de taille persiste et continue à lester le développement de l’ensemble du système. La pénurie de main-d’œuvre liée à la difficulté à recruter des saisonniers.

Après les fermetures administratives et les mesures de restrictions visant à limiter la propagation du coronavirus, la filière tourisme est amenée à faire face à un obstacle majeur, alors que l’activité semble revenir à la normale et promet une saison performante avec le retour des touristes.

C’est du moins, ce que s’accordent à dire les professionnels du domaine constatant que la pandémie et ses conséquences ont laissé libre-champ à un problème de taille. Ce, en faisant allusion à la difficulté à recruter des saisonniers qui, portée par différents facteurs, continue de garder son emprise sur le secteur explorant différentes pistes pour rectifier le tir.

Un obstacle majeur persiste

En France comme pour la plupart des pays occidentaux, les professionnels rattachés à la filière tourisme estiment qu’après la période de ralentissement liée à la crise sanitaire, la saison 2022 sera marquée par une reprise accélérée des activités. La majorité d’entre eux s’attend même à des résultats record à la fin de l’année dans la mesure où le secteur arrive à franchir l’obstacle majeur qui continue de lester son développement.

En effet, ces opérateurs sont bien nombreux à penser que le manque de ressources humaines constaté depuis la période d’avant-crise persiste à travers la pénurie de main-d’œuvre portée par la difficulté à recruter des saisonniers. Dans ce sens, l'obtention d'un crédit professionnel serait un plus dans la démarche de développement. Un phénomène qui touche désormais l’ensemble du système, alors qu’auparavant, il concernait principalement l’hôtellerie et la restauration ainsi que les postes en cuisine ou en salle. Le groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI présidé par Didier Chenet a tenu à faire savoir que :

Grosso modo, il y a environ 300 000 saisonniers dans notre secteur. Cette année, il va nous manquer entre 50 000 et 60 000.

Même son de cloche du côté de la FNHPA indiquant que :

Quand on recherche un emploi saisonnier, on pense hôtellerie-restauration, mais pas forcément campings. Or, la branche embauche 50 000 personnes, dont 40 000 saisonniers. Avec la dynamique en cours, il nous faudrait même 10 000 personnes de plus.

Des défis de taille à relever

Conscients de cet obstacle, les professionnels de la filière tourisme française estiment qu’ils ont intérêt à pallier ce problème pour mettre toutes les chances de leur côté. Ainsi, ces opérateurs savent qu’ils auront à relever d’énormes défis notamment liés aux conditions de travail et à la rémunération. Au président du groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI d’ajouter :

Nous avons un problème d’attractivité qui n’est plus un problème de salaires. Le problème, ce sont les conditions de travail, les astreintes.

Ce qui explique en outre la décision des opérateurs concernés d’adopter des mesures qui devraient rectifier le tir comme l’explique l’un d’eux s’exprimant en ces termes :

Nous avons mis des moyens pour améliorer notre attractivité, des chambres ont été dédiées au logement des saisonniers et le versement du treizième mois a été étalé.

Et pas seulement puisque de leur côté, le GNI et CFDT étudient la mise en place d’un dispositif qui devrait agir comme une assurance professionnelle jouant en la faveur de cette catégorie de salariés à travers un accord de principe :

  • Garantissant un minimum de 10 week-ends par an hors congés payés ;
  • Visant la mise en place d’un système d’indemnisation de « la coupure » dans la journée.

Concernant ce dernier point, il faut d’ailleurs préciser qu’AccorInvest a déjà ouvert la voie en proposant une prime de 5 euros brut par coupure supérieure à deux heures.

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