La Commission européenne approuve l’étalement du remboursement du PGE d’Air France

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À l’été 2020, Air France s’est sauvée de justesse grâce à un PGE de 4 milliards d’euros. Près de deux ans après, sa situation financière l’empêche toujours de décoller. Elle a donc négocié un lissage du remboursement de son PGE. La Commission européenne vient d’approuver la prolongation de la garantie d’État sur cet emprunt.

Privées de voyageurs internationaux et nationaux, les compagnies aériennes se sont retrouvées dans de violentes turbulences financières en 2020. L’IATA estime les pertes du transport aérien à 137,7 milliards de dollars l’année dernière. Ce déficit monte à 201 milliards de dollars sur la période 2020-2022.

Sans les emprunts bancaires et les recapitalisations, plusieurs compagnies auraient périclité depuis longtemps. C’est notamment le cas d’Air France. Le géant tricolore a pu poursuivre ses activités grâce aux aides de l’État et un PGE souscrit auprès de neuf banques françaises et européennes. Malgré ces interventions salvatrices, la situation financière d’Air France demeure inquiétante.

Des fonds propres à restaurer en urgence

Fin 2020, Air France accuse un déficit de fonds propres de 5,4 milliards d’euros. Selon le Code du commerce, le groupe dispose d’un délai de trois ans pour remettre cet indicateur dans le vert. L’option crédit professionnel étant inenvisageable pour cette opération, il devra probablement programmer une nouvelle recapitalisation, dont les termes restent à définir. Les dirigeants de la compagnie disposent d’une bonne marge de manœuvre pour résoudre ce casse-tête, grâce à la bonne situation de trésorerie de l’entreprise.

Par ailleurs, les conditions de marché ne sont pas encore favorables, avec la résurgence de la pandémie et l’apparition d’un nouveau variant plus contagieux. Air France devra sans doute attendre jusqu’en été 2022 avant de pouvoir attirer de nouveaux investisseurs. D’ici là, la compagnie aura fort à faire pour limiter les pertes et améliorer sa situation financière, dans un contexte économique plein d’incertitudes. Pour aider la compagnie nationale, l’État a converti un prêt d’actionnaire de 3 milliards d’euros en quasi-fonds propres. Grâce à ce geste symbolique, le groupe peut se concentrer sur le remboursement des emprunts prioritaires et sur la reconstitution de ses fonds propres.

Prolongation de la garantie d’État sur les prêts bancaires

Air France vient aussi d’obtenir un autre coup de pouce de la part de la Commission européenne. Pour renflouer ses caisses, la compagnie aérienne souhaite lisser le remboursement de son PGE contracté en mai 2020.

Le plan qu’elle a négocié avec ses créanciers consiste à réaliser un paiement en quatre étapes. D’abord, une première tranche de 500 millions d’euros sera restituée aux banques d’ici la fin de l’année. Air France se servira des 800 millions d’euros levés en juillet dernier, lors d’une émission d’obligations, pour financer cette opération. Puis, le paiement d’une seconde tranche de 800 millions d’euros interviendra en mai 2023. Enfin, la compagnie devra s’acquitter de deux versements, de 1,3 milliard d’euros chacun, en mai 2023 et mai 2025.

Les banques ne s’opposent pas au lissage demandé par Air France. Néanmoins, elles ont posé une condition : le montage doit être approuvé par la Commission européenne.

Important Cette dernière vient de donner son feu vert à la prolongation de la garantie d’État sur cet emprunt de 4 milliards d’euros.

Selon la Commission, la garantie fournie par l’État est proportionnée et nécessaire.

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