Les carrossiers prennent leur temps pour s’habiliter aux voitures électriques

un carrossier devant un véhicule

Alors que les ventes de véhicules électriques et hybrides commencent à s’envoler, les ateliers de carrosseries semblent peu s’intéresser à ce filon, présenté pourtant comme un marché d’avenir. Selon les normes en vigueur, seuls les carrossiers habilités peuvent intervenir sur ces voitures en raison des risques d’électrocution. Jusqu’à présent, les ateliers ne se pressent pas pour décrocher cette certification.

Depuis quelques années, les autorités et les organismes de formation encouragent les ateliers de carrosserie à s’habiliter pour pouvoir intervenir sur les voitures électriques. Cette habilitation constitue un précieux sésame, permettant au technicien formé et à son employeur de toucher aux éléments de l’électronique de puissance :

  • la batterie ;
  • la structure du moteur ;
  • la chaîne de traction.

Sans la certification, l’atelier de carrosserie doit faire appel à un sous-traitant habilité ou refuser les propriétaires de VE et les apporteurs d’affaires.

Cet attentisme se justifie en partie par le manque de visibilité sur le nombre réel et l’évolution des véhicules électriques présents dans le parc roulant en France. La situation devrait s’améliorer lorsque les ateliers prendront conscience du réel potentiel de ce marché d’avenir.

Les carrossiers sont tenus de se former aux VE

La loi oblige les carrossiers à décrocher une habilitation dans un centre de formation du réseau Cesvi ou GNFA avant de pouvoir dépanner ou réparer des voitures électriques, dont la part dans la flotte automobile en France n’a de cesse de croître. Cette obligation s’inscrit dans une volonté de sécuriser les interventions sur des automobiles où les risques d’électrocution sont réels. Une voiture 100 % électrique fonctionne avec une batterie de 400 à 600 V, laquelle alimente en courant plusieurs composants du moteur et de la carrosserie.

La formation auprès d’un établissement Cesvi ou GNFA dure quelques jours et représente un faible investissement, mais est rentable à long terme.

Important Pour se faire habiliter, l’atelier doit former un seul technicien en tant que mécanicien électricien (BCL-B2VL), chargé de mise hors tension ou technicien averti.

Après la certification, il suffit de s’équiper correctement en EPI et en outillages tels :

  • le vérificateur d’absence de tension ;
  • les poteaux et chaînettes pour les travaux de manutention.

Malgré la simplicité des démarches, les carrosseries ne voient pas, pour le moment, l’urgence de s’habiliter aux véhicules électriques.

Un attentisme qui devrait passer avec le succès annoncé des voitures électriques

Le manque d’entrain des ateliers de carrosserie n’ont aucun lien avec une hypothétique volonté d’ignorer les VE ou d’un refus de s’y adapter. Un technicien-formateur du Cesvi attribue simplement leur attitude par de l’attentisme, justifié par le faible nombre de voitures hybrides ou électriques en circulation. Sa théorie est confirmée par un carrossier, qui estime que le marché n’est pas encore assez mûr pour s’y investir de manière poussée.

Cette situation ne risque toutefois pas de durer, vu la rapide montée en puissance des VE. En effet, les mesures d’incitation du gouvernement, telles que la prime à la conversion et les bonus à l’achat, devraient booster les ventes de ces modèles dans les années à venir.

Important Les projections du cabinet Deloitte parlent de 31,1 millions d’exemplaires écoulés chaque année au niveau mondial à l’horizon 2030, pour une part de marché de 32 %.

En France, ce secteur se porte à merveille malgré la crise : au premier semestre, il s’est vendu près de 45 000 voitures électriques et 80 735 hybrides dans l’Hexagone.

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