La crise souligne l’importance de la prévoyance pour les indépendants

femme d'affaires

Généralisée chez les entreprises depuis 2016, l’assurance complémentaire couvre encore peu d’indépendants. Chez les professionnels libéraux, les artisans et les commerciaux, cette protection pourtant vitale, surtout en matière de prévoyance, paraît trop chère ou inutile. Mais le marché observe une prise de conscience depuis la crise provoquée par la pandémie de Covid-19.

La question de l’assurance complémentaire des travailleurs indépendants se pose à nouveau avec la crise, qui a mis en exergue la situation de précarité dans laquelle se trouve une bonne partie de cette population. Certes, la Sécurité sociale des indépendants – l’ex-RSI – a fourni une couverture santé et un arrêt de travail aux commerçants et artisans pendant le premier confinement.

La prise en charge demeure néanmoins insuffisante. L’absence de protection complémentaire adéquate en matière de prévoyance n’a fait qu’aggraver leur cas.

Dos au mur, ils semblent prendre conscience de leur vulnérabilité et commencent à souscrire en masse des contrats de prévoyance, selon les données du marché en septembre. Les assureurs et mutuelles plaident de leur côté pour une loi instituant l’assurance complémentaire obligatoire chez les indépendants.

Une ruée vers les contrats de prévoyance

Le secteur concurrentiel de l’assurance professionnelle en santé et en prévoyance des indépendants connaît un essor remarqué depuis le début de l’année.

Sur la base des ventes et demandes des 15 000 courtiers de son réseau, un assureur-grossiste note une augmentation de 10 % de la production d’assurance santé et prévoyance TNS entre janvier et octobre 2020. Cette tendance dépasse de loin les rythmes observés en 2019 et, plus globalement, la progression « normale » de ce secteur.

De l’avis de l’assureur, cette évolution est probablement liée à une prise de conscience généralisée des indépendants, particulièrement touchés par la crise du Covid-19. Très peu d’entre eux ont bénéficié effectivement d’une couverture de qualité contre l’arrêt de travail pendant la pandémie.

Ceux qui disposent d’un contrat ont bien essayé de demander des remboursements, mais en vain. Leur assurance comporte un délai de franchise trop long, de l’ordre de 90 jours, qui empêche automatiquement l’exécution de la garantie. Des assureurs, en signe de solidarité, ont supprimé temporairement ces franchises pour certaines professions telles que :

  • les médecins ;
  • les pompiers.

La franchise longue durée a été maintenue sur les autres contrats. Plusieurs indépendants n’ont donc pas reçu d’indemnisations, même s’ils ont subi un arrêt de travail allant de 15 à 30 jours à cause de l’épidémie.

Plaidoyer pour une assurance prévoyance obligatoire des TNS

Un professionnel du secteur estime que moins de 30 % des TNS seulement sont couverts par un contrat de prévoyance en plus de celui de la SSI. Quant à la Fédération française de l’assurance, elle chiffre à 34 % le taux de couverture en frais de soins pour cette population.

Certains assureurs et mutuelles appellent à la rédaction d’une loi obligeant les TNS à se prémunir en prévoyance et en santé, le but étant de les protéger de façon optimale surtout en période de crise. Selon eux, l’absence de protection sociale complémentaire constitue une menace pour deux à trois autres emplois qui dépendent de leur activité.

En attendant, les compagnies d’assurance ont fort à faire convaincre les indépendants de souscrire une prévoyance de qualité. Ces travailleurs considèrent dans leur majorité qu’une telle couverture coûte cher – atteignant plus de 3 000 euros par an.

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