Le niveau de couverture pour les exportateurs de vin semble connaître une nette baisse

 service de distribution de vin

Dans un contexte d’économie à l’arrêt pour cause de pandémie du Covid-19, le secteur des grands crus essuie des pertes colossales. Une situation qui affecte grandement les négociants français. De plus, les assureurs-crédit de l’Hexagone se sont empressés à baisser, voire à supprimer le niveau de couverture. L’État français entre dans la danse avec un plan de soutien, mais les négociants restent méfiants.

Le secteur des grands crus n’est pas épargné par la crise du Coronavirus. Rien d’étonnant au vu de son modèle économique qui est tourné davantage à l'export. La perte se chiffre à l’heure actuelle aux environs des 20 % du chiffre d'affaires de la filière. Ce taux prend certainement en compte le fléau qui touche le marché européen : un milliard de litres de vin sans preneur.

Sur le sol français, les négociants bordelais, bourguignons, ou encore ceux de la vallée du Rhône sont aux abois. Les exportateurs de la Champagne se trouvent certainement dans la même situation, ainsi que les petites maisons de Cognac.

Pour ne rien arranger, les assureurs-crédit français mènent une véritable campagne de désengagement. Heureusement, l’État a un plan pour limiter la casse chez les négociants français.

Un désengagement généralisé

Groupama, Altradius, Coface, ou encore Euler Hermes… autant de distributeurs d’assurance professionnelle qui se sont désengagés vis-à-vis des exportateurs de vin français. Une attitude qu’ils justifient par une augmentation à outrance des risques, face à une économie quasi à l'arrêt. Ainsi, les négociants traitant avec la restauration, les compagnies aériennes, ou avec la Grande-Bretagne et les pays du Golfe, sont les plus visés.

Georges Haushalter, DG de la Compagnie médocaine des grands crus, déplore, par exemple, une avalanche de courriers de résiliations de contrat, ou lui informant une réduction notable des encours garantis. Les négociants de la place de Bordeaux voient quant à eux leurs primes augmenter brusquement.

Le plan de l’État suscite la méfiance

Depuis la mi-mars, l’État français parle régulièrement d’un plan censé limiter les dégâts chez les exportateurs de vins. Il a été déployé depuis le 15 avril dernier, au terme d’une âpre négociation avec les assureurs-crédits. En effet, Bercy s’est engagé à doubler son engagement, afin que Bpifrance puisse débloquer un fonds de 2 milliards d'euros. Une somme qui est donc destinée à compenser ou à compléter le manque à gagner, en termes de niveau de couverture.

Nicolas de Buttet, du comité exécutif de Coface, parle quant à lui d’une « mise en place de façon progressive » de ce dispositif de l’État. Il évoque aussi un déploiement plutôt long, compte tenu du temps requis pour les envois des avenants aux contrats.

De leur côté, les négociants français accueillent ce fameux dispositif avec méfiance et « circonspection ». Nicolas Ozanam, DG de la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux, utilise d’ailleurs l’expression « Le diable se cache dans les détails », pour exprimer ses réserves. Il s’inquiète notamment sur « l'impact sur le coût des primes », ainsi que sur « les niveaux de garanties ».</p

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