Les réassureurs passent des provisions record dans leurs comptes

étude

Le secteur de la réassurance en France et en Suisse ne sort pas indemne de la pandémie qui a ébranlé l’économie européenne. Swiss Re, SCOR et Munich Re annoncent des provisions exceptionnelles au premier semestre. Ces compagnies estiment toutefois que le plus dur est passé, même si l’évolution de la crise reste incertaine. Elles anticipent une amélioration de leurs résultats dès les premiers mois de 2021.

Les réassureurs français et suisses, comme l’ensemble du secteur de l’assurance, subissent de plein fouet les contrecoups financiers de la pandémie de Covid-19. Un rapide coup d’œil sur leur bilan semestriel suffit à s’en convaincre.

Swiss Re, l’un des poids lourds du marché, vient d’inscrire 2,5 milliards de dollars de provisions sur son compte, portant son résultat net à - 1,1 milliard de dollars. Ses concurrents estiment de leur côté à plusieurs centaines de millions d’euros le coût de la pandémie dans leurs comptes. Pour optimiser leur redressement et en prévision d’une hausse probable des demandes dans les prochains mois, ces compagnies prévoient de revoir leurs tarifs et leurs conditions de souscription dès la rentrée.

Les réassureurs inscrivent de lourdes prévisions à leur bilan semestriel

La pandémie de Covid-19 n’en finit plus de faire parler d’elle et de son fort impact sur l’économie européenne et mondiale. Même le marché de la réassurance, réputé solide, subit des pertes nettes importantes à cause de la crise. Swiss Re, un des leaders de ce secteur, annonce ainsi 2,5 milliards de dollars de provisions dans son bilan semestriel. La société suisse joue la carte de la prudence, en précisant que 70 % de ces coûts correspondent à des pertes non encore déclarées, mais avérées, consécutives au nouveau coronavirus.

Important Ce montant record fait plonger son résultat net à -1,1 milliard de dollars sur les six premiers mois de l’année, alors que la compagnie aurait pu engranger un bénéfice net de 865 millions de dollars sans la crise.

Le groupe se veut néanmoins confiant : son ratio de solvabilité reste bien en dessus de l’objectif de 220 % qu’il s’est fixé. Swiss Re croit d’ailleurs que le plus dur est passé, malgré la crainte d’une deuxième vague potentiellement dévastatrice pour l’économie du Vieux Continent.

Le réassureur suisse n’est pas le seul à passer de lourdes provisions dans ses comptes.

Important Ses concurrents SCOR et Munich Re annoncent respectivement 456 millions et 700 millions d’euros de pertes imputables à la pandémie.

Une embellie attendue dans les prochains mois

Dans leur rapport semestriel, les réassureurs partagent le même point de vue sur la disparité des effets de la crise actuelle dans leurs lignes de métier. Celle-ci s’est montrée particulièrement dévastatrice sur l’assurance professionnelle et les annulations d’événements de grande envergure. Munich Re attribue la majeure partie de ses pertes aux reports et aux annulations d’événements majeurs, dont les Jeux olympiques de Tokyo.

La réassurance crédit et l’assurance des dommages et responsabilités souffrent également des conséquences de la pandémie. Toutefois, Munich Re estime qu’il est trop tôt pour dresser un bilan définitif, l’évolution de la mortalité et de la crise en général restant très incertaine.

Ce manque de visibilité pourrait expliquer les modifications annoncées sur :

  • les conditions de souscription ;
  • les grilles tarifaires des réassureurs.

Munich Re observe d’ores et déjà une augmentation de 6 % des prix dans l’assurance dommages en juillet. Les compagnies de réassurance s’attendent également à une reprise des demandes dès les premiers mois de 2021, surtout dans ce domaine.

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