L’impact de la crise actuelle sur les entreprises devient de plus en plus pesant. Selon le dernier rapport trimestriel de la société Euler Hermes, les défaillances de sociétés qui font plus de 50 millions d’euros de CA ont quasiment doublé au niveau mondial. 14 % d’entre elles sont installées en France.
Les entreprises ont grandement souffert de la pandémie de Covid-19 à en croire les données publiées récemment par Euler Hermes. L’assureur-crédit rapporte un doublement du nombre de grandes sociétés en faillite au deuxième trimestre par rapport à la même période de l’année dernière. Les grandes entreprises sont nombreuses à avoir déposé le bilan sur cette période.
La majeure partie d’entre elles se trouvent en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, une situation assez surprenante compte tenu des aides massives déployées dans ces zones. Les entreprises de commerce de détail sont les plus affectées, suivies des sociétés :
Les séquelles économiques de la pandémie se sont révélées tôt. Tel est l’avis d’Euler Hermes, qui constate un bond spectaculaire des dépôts de bilan de grandes entreprises au deuxième trimestre
Important 2020. Durant cette période, la société d’assurance-crédit a noté une augmentation de 99 % du nombre de structures avec un CA supérieur à 50 millions d’euros qui se sont déclarées en faillite.
Important Leurs revenus cumulés s’élèvent à 106,9 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 138 % sur une année.
Toujours selon le rapport d’Euler Hermes, l’Europe de l’Ouest enregistre 64 liquidations de grandes sociétés (+33 en un an), contre 52 cas (+36 en un an) en Amérique du Nord. La France n’est guère épargnée, avec 20 entreprises de grande taille qui ont fait naufrage, ce qui représente 14 % du total mondial.
Ces statistiques étonnent, dans la mesure où ce sont ces zones qui ont le plus bénéficié des aides sociales et financières de leurs gouvernements. Ces mesures de soutien se seraient avérées insuffisantes pour éviter les faillites en cascade.
La distribution a été la plus touchée, avec 37 entreprises en faillite. Les secteurs des services (24 cas) et de l’énergie (17 cas) complètent le podium. L’industrie automobile, où 13 entreprises ont mis les clés sous la porte, essuie également de nombreux revers. À l’inverse, ceux de la chimie, technologie et pharmacie font preuve de résilience.
Euler Hermes explique les défaillances par l’arrêt des activités provoqué par la crise mondiale. Ce choc s’est répercuté sur les entreprises de taille importante, dont les fragilités structurelles n’ont fait que s’aggraver. Certes, les mesures de soutien – crédit professionnel, aides gouvernementales, etc. – ont aidé certaines à surmonter la crise. Rappelons que l’assureur-crédit s’attend toutefois à une succession de faillites de grandes sociétés au second semestre, une série noire qui n’est pas près de s’arrêter.
Une augmentation de 35 % des entreprises en liquidation est prévue entre 2019 et 2021 à l’échelle mondiale. Cette hausse devrait atteindre 25 % en France. Les faillites auront des conséquences sur les entreprises de taille plus modeste, dont la survie dépend en grande partie de la chaîne de production de grosses structures. En cas de défauts de paiement de leurs clients, les TPE et PME n’auront d’autres choix que de grossir la liste des sociétés en faillite.
