Les réassureurs voient une opportunité en la tendance haussière des accidents mortels en milieu professionnel

accident professionnel

D’après Marc-Philippe Juilliard, l’homme à la tête de S&P Global Ratings, les activités de réassurance vie intéressent davantage les réassureurs opérants sur le territoire français. Cette personnalité estime en effet que ces derniers y voient une opportunité considérable d’autant que les risques d’accidents mortels en milieu professionnel ont repris leur envolée.

Depuis 2017, le nombre de sinistres considérés comme étant un accident de travail a repris de plus belle qu’il a presque atteint le niveau record enregistré deux ans plus tôt. Raison suffisante pour le gouvernement de mettre sur pied de nouvelles mesures destinées à limiter les dégâts en se concentrant davantage sur le BTP qui est un secteur à haut risque.

Soit, une situation qui n’a pas manqué de susciter l’engouement des travailleurs pour les offres de couvertures proposées par les compagnies d’assurance d’autant que le niveau de la mortalité a grimpé d’une façon considérable auprès des sinistrés. Ce qui permet également aux réassureurs de tirer leur épingle du jeu.

Les réassureurs répondent à une demande croissante

Scor, Swiss Re, Hannover Re, Munich Re… nombreux sont les réassureurs à orienter davantage leurs activités dans la branche vie de la réassurance si l’on croit Marc-Philippe Juilliard qui s’est exprimé en ces termes :

« On voit de plus en plus de réassureurs investir le domaine de la réassurance vie ».

Marc-Philippe Juilliard.

Ce directeur du baromètre S&P Global Ratings estime en effet que ces acteurs y voient un précieux atout pour améliorer leur rentabilité en faisant valoir que :

« Les équilibres financiers y sont plus stables et moins volatils qu’en assurance de dommages ».

Marc-Philippe Juilliard.

Mais il faut dire que ce n’est pas l’unique raison puisque cette personnalité a également tenu à faire savoir que :

« Ces derniers s’y lancent parce qu’il y a de la demande, en particulier pour couvrir le risque de mortalité ».

Marc-Philippe Juilliard.

Ainsi, l’on constate que la tendance haussière des accidents du travail y tient un rôle prépondérant pour inciter à davantage de salariés à souscrire à une assurance professionnelle auprès des assureurs qui, par la suite, se font épauler par les compagnies de réassurance.

Il se trouve en effet que le nombre de sinistres mortels enregistrés sur l’ensemble du territoire a recommencé à redécoller. La statistique annuelle de l’Assurance maladie sur la période de 2017 publiée en novembre de l’année dernière le prouve en mettant en évidence une reprise des cas de décès qui sont passés de 116 en 2016 à 120. Certains analystes estiment même que ce niveau pourrait atteindre le record enregistré en 2015 qui était de 130.

Le secteur du BTP y est pour beaucoup

La tendance haussière des sinistres en milieu professionnel est certes l’une des raisons incitant les réassureurs à redoubler d’effort dans l’investissement dans la réassurance vie. Et avec 56,8 incidents mortels pour 1000 salariés à son actif, le secteur du BTP y est pour beaucoup.

Le Ministère du Travail à l’origine de ces données a en effet démontré que les risques sont nettement plus élevé dans ce domaine en pointant du doigt les chutes en hauteur qui représentent 51 cas de décès sur les 120 enregistrés en 2017. En légère hausse par rapport à la saison précédente qui indiquait 41 individus morts sur les 216 accidents répertoriés. À cette branche ministérielle d’ajouter :

« En 2017, 350 accidents étaient dus à des chutes de hauteur et 51 d’entre eux ont été mortels ».

Et tout semble indiquer que la situation tend à s’aggraver si l’on tient compte de l’effondrement d’un échafaudage à Paris en juillet dernier qui a entrainé la mort d’un ouvrier et causer des blessures graves à deux autres. Et ce, malgré les différentes mesures adoptées par le gouvernement pour limiter les dégâts.

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